Un passé plein d’avenir

Bonjour tout le monde.

Une fois n’est pas coutume, j’en appelle à vous toutes et tous pour agir maintenant en partageant ce texte autour de vous, ainsi que le lien suivant: http://goo.gl/cBym5i

Vous comprendrez pourquoi c’est si important en lisant le texte jusqu’au bout. 🙂 Mais rassurez-vous, c’est avant tout une petite nouvelle (2 300 mots) d’anticipation ! ca ne vous prendre que 15-20 minutes de la lire, à mon avis.

[EDIT:  ce texte (dans sa forme) m’a été indirectement inspiré par une nouvelle d’anticipation / SF d’Erik Vaucey, que celui-ci a écrit dans le cadre des « 24h de la nouvelle ». N’hésitez pas à aller la découvrir !

Un passé plein d’avenir…

Le voyage depuis Néo-Paris s’était déroulé sans accrocs. L’aérojet avait décollé, à 9 heure précise, du stratoport de la métropole volante. Elle avait survolé les quartiers périphériques, aux immeubles bas, aux lignes épurées faites d’un mélange de plastobéto et de plastoverre. Ces nouveaux matériaux composites, nés au lendemain de la guerre des matières premières, avaient remplacé béton, plastique et verre depuis longtemps.

Pourtant, depuis quelques années, un fort courant rétro réclamait ce que ses membres appelaient un « retour à la terre des origines ». Marc et Isabelle étaient de ceux-là. Lassés par la pureté sans faille des meubles de leur duplex Néo-parisien, ils avaient décidé de visiter un quartier-régénéré. Il était 9 h 10 et la gare de Rueil-Malmaison apparut à l’horizon. L’engin quadriplace à propulsion par antigravité se plaça dans l’axe de l’ancienne voie de RER, survola les rails pendant quelques instants avant de se poser juste à côté de l’ancienne station du Grand Paris Express. Celle-ci était flambant neuve.

gare de rueil - futur mobipole gare de rueil - actuelle

Au signal de Pascal, l’agent immobilier, Marc et Isabelle descendirent de l’aérojet.

— Toute la ville de Rueil-Malmaison a été reconstituée à l’identique, leur expliqua Pascal. Avec les matériaux et les techniques de fabrication du du 21éme siècle !

— C’est excitant, dit Marc. Quand est-ce qu’on visite l’appartement ?

Il trépignait d’impatience et Isabelle semblait dans le même état.

— Ne vous inquiétez pas, nous n’allons plus tarder, à présent. Mais vous comprendrez qu’on ne peut pas survoler des monuments historiques tels que les immeubles qui ont été bâtis dans la région avec un engin aussi moderne qu’un aérojet. Cela jurerait. Vous imaginez l’anachronisme ?

Marc et Isabelle imaginaient sans peine. Ils hochèrent la tête, convaincus d’avance par tous les futurs arguments de leur agent. De toute façon, ils le voulaient, leur appartement rétro, et ils l’auraient. C’était la dernière mode et tous leurs amis avaient acheté une résidence secondaire dans l’un de ces quartiers historiquement fidèles, reproductions à l’identique du passé de la vieille terre. Jérôme, le frère de Marc, avait récemment acquis un manoir écossais. Même les lunarites semblaient commencer à se prendre au jeu. Deux reproductions du Kremlin avaient vu le jour dans le plus gros des cratères du satellite de la terre, l’année précédente.

— Mais du coup, s’enquit Marc, quel véhicule allons-nous prendre ?

— Un bus !

Marc et Isabelle s’entreregardèrent. Leur guide était-il devenu fou ?

— Ne vous inquiétez pas. Six lignes de bus desservent l’appartement que nous allons visiter ensemble aujourd’hui. Trois d’entre elles vous permettront de rejoindre la gare où nous venons d’atterrir, les autres desservent le stratoport de la défense, celui de Porte-Maillot et celui de Pont de Sèvres. Il y a également un aérotrain à vingt-cinq minutes à pieds, dans la ville reconstituée de Saint-Cloud, ainsi qu’un tram-jet à quelques encablures, du côté de l’ancienne Suresnes. Mais si nous y allions, à présent ?

Il sentait que ses clients fléchissaient. C’était logique : l’éloignement d’un axe ferroviaire était souvent un obstacle aux yeux de ces adeptes du courant néo-rétro. Ils voulaient pouvoir se rendre sur Néo-Paris en un claquement de doigts, sans se rendre compte que c’était presque aussi facile par le bus que par l’ancienne gare RER.

 

Ils se rendront vite compte des avantages qu’il y avait à prendre le bus ou le train. Au moins, ils seront assis aux heures de pointe, pas comme dans le si moderne tram-jet.

Marc et Isabelle se laissèrent finalement convaincre. Ils montèrent dans le véhicule terrestre et celui-ci s’ébranla pour rejoindre la route. Quelques minutes plus tard, ils longeaient une superbe bâtisse des anciens temps. Devant le regard interrogateur de ses clients, Pascal joua les guides touristiques :

ancienne mairie de rueil

— C’est l’ancienne mairie de Rueil, bâtie en 1868 à l’imitation du château de fontainebleau et inaugurée par Napoléon III un an plus tard. La nouvelle mairie est logée dans le bâtiment situé juste après.

Il désigna un cube présentant une alternance de vitres et de hauts murs blancs.

nouvelle mairie de rueil— Puis, sur votre gauche, vous avez la médiathèque, dans laquelle vous pourrez vous restaurer grâce à un coin café. Il accueille d’ailleurs de temps à autre des cafés littéraires ainsi que des salons du livre.

Marc hocha la tête, intéressé. Lui qui se targuait d’écrire à ses heures perdues, il pourrait se frotter aux autres auteurs de la ville en se rendant de temps à autre à cette médiathèque.

— On est encore loin de l’appartement ?

— Non. Environ vingt-cinq minutes à pieds, dix minutes en bus. Le trajet entre l’appartement et le centre-ville de Rueil est court et bien desservi par trois lignes de bus et une navette. Et il est très facile de se garer en voiture, dans le coin, grâce aux différents parkings souterrains, gratuits la première demi-heure pour la plupart.

Le bus redémarra, remonta la rue Hervet et longea une vieille église.

église de rueil

— Il en reste donc encore qui n’ont pas été détruite par les bombardements des cohortes des athées fanatiques ?

— Vous imaginez bien que cet édifice est une reconstitution, comme tout le reste.

Isabelle parut déçue, mais elle se consola lorsque son regard tomba sur le « M » jaune d’une enseigne bien connue.

— Tu as vu, Marc ? Ici aussi, il y en a ! Du coup, on doit être à quoi, quinze minutes à pieds de notre futur chez nous ?

— C’est ça, vous avez bien calculé, Madame, confirma Pascal. Un peu plus loin, de ce côté — donc vers l’est en partant de l’église — vous avez le bois-préau. Un endroit parfait pour venir se détendre en famille. Et de l’autre côté du Bois-Préau, vous tomberez sur le château de Joséphine, la première épouse de Napoléon.

bois-préau - châteaupelouse du bois-préauchateau Joséphine - rueil-malmaison
Il conclut sa diatribe par un coup d’œil appuyé au ventre arrondi de Marc. Celui-ci se rengorgea et se caressa le ventre en soupirant.

— C’est notre second enfant, indiqua-t-il, l’air fier. J’ai aussi porté le premier !

— Il y a trois chambres dans l’appartement. Elles font entre neuf et douze mètres carrés et sont éloignées du salon. Vous pourrez donc continuer à voir vos amis sans déranger les enfants lorsqu’ils dormiront.

— Il est grand, le salon ? demanda Isabelle.

— Vingt-cinq mètres carrés. Vous verrez, nous y sommes presque.

Cinq minutes plus tard — un quart d’heures à peine s’était écoulé depuis leur départ de la gare —, ils descendirent du bus.

— Si vous continuiez sur cette ligne — la numéro 144, vers la Défense —, vous arriveriez tout d’abord à la gare du Val d’Or, puis à la station de tram-jet de Suresnes-Longchamp. Mais à présent, nous allons monter la rue du Lieutenant-Colonel de Montbrison. Suivez-moi.

La pente était rude, mais cela ne dérangea ni Marc, ni Isabelle. L’excitation de la découverte les galvanisait. Trois minutes plus tard, Pascal s’arrêta devant un portail. Il leur désigna un arrêt de bus, juste à côté, et un second, de l’autre côté de la rue.

— Il y a encore deux lignes de bus, là. La 241 vous mènera du RER de Rueil jusqu’à Porte d’Auteuil. L’autre, la 141, vous mènera de la Défense à la gare RER de Rueil. Vous y serez toujours assis, et il ne vous sera pas nécessaire de courir si vous voyez passer le 141 sous vos yeux : il y a un bus toutes les cinq minutes aux heures de pointe, alors autant attendre le suivant !

Les clients de Pascal hochèrent la tête à l’unisson. La dernière fois que Marc avait couru pour attraper un bus, il s’en était sorti avec une grosse frayeur et une vilaine entorse. Il n’était pas près de recommencer !

Pascal ouvrit une porte jouxtant le portail, à l’aide d’une clé à contact magnétique. Ils franchirent un premier parking pour se retrouver dans un petit square. Une dizaine d’enfants y jouaient au foot, mais ils s’interrompirent pour laisser passer les visiteurs. Pascal fit franchir le square à Marc et Isabelle et ils entrèrent dans le plus haut des immeubles : une sorte de barre allongée de dix étages, dont les murs affichaient une rafraichissante couleur rose pâle. Marc observa le sol, aussitôt après avoir franchi la porte d’entrée.

— C’est propre, dit-il.

— Les agents de nettoyage passent régulièrement et le gardien veille au grain ! Suivez-moi.

Il les mena à l’ascenseur et appuya sur le 8. Une poignée de secondes plus tard, ils étaient arrivés à destination. Pascal ouvrit la porte et s’effaça devant Marc et Isabelle, qui ouvrirent de grands yeux aussitôt entrés.

 Salon - 1

— Vous ne nous aviez pas menti. Le salon est grand et tout cela semble très lumineux !

— Les anciens propriétaires ont abattu quelques cloisons par-ci par-là et ils ont bien fait : cela a rendu l’entrée considérablement plus lumineuse, en effet.

Pascal désigna un meuble TV en imitation ébène, d’allure imposante.

— Pendant que j’y pense : les propriétaires sont disposés à vous laisser ce meuble. S’il vous intéresse, nous pourrons proposer un prix. Par contre, l’équipement électroménager de la cuisine reste, et gratuitement, bien sûr.

— Allons-y, je veux voir la cuisine, s’exclama Marc.

— Le cuistot de la famille, c’est lui, expliqua Isabelle, l’air de s’excuser. C‘est vrai que ça fait un peu cliché, l’homme qui porte l’enfant, qui fait la cuisine, mais je n’y suis pour rien, c’est lui qui a voulu !

— Loin de moi l’idée de juger la façon de vivre de mes clients ! se récria Pascal en rigolant.

Il ouvrit une porte donnant sur l’entrée et leur montra la cuisine.

Cuisine— Elle est spacieuse et tout aussi lumineuse que le reste de l’appartement. Elle mesure douze mètres carrés. Resteront donc sur place : les plaques vitrocéramiques, le four, le lave-vaisselle, la hotte et tous les meubles. Oh, les murs porteurs aussi restent sur place, bien sûr.

Marc rit de bon cœur et ils repassèrent dans l’entrée. Pascal ouvrit deux nouvelles portes, pour leur faire « visiter » les toilettes et une petite pièce-buanderie.

— Parfait pour y mettre le lave-linge. Et là, juste à côté de l’entrée, vous avez un espace dressing.

— C’est quoi, derrière la porte en face du dressing ? s’enquit Isabelle.

— La salle de bain.

Pascal ouvrit la porte et ils pénétrèrent tous trois dans la pièce.

Salle de bain
— La pièce n’est pas grande, mais l’espace est bien employé. Vous avez une baignoire, un meuble de rangement-lavabo et encore deux autres meubles de rangement juste là, derrière vous. Vous voyez qu’il est bien disposé et discret, vous ne l’aviez même pas remarqué !

Ils ressortirent de la salle de bain et se tournèrent vers la droite. Deux mètres plus loin, au fond d’un large couloir, se trouvaient les trois chambres.

Chambre gauche Chambre centre 1

— Celle du milieu est la plus petite. Elle fait neuf mètres carrés environ. Les deux chambres latérales font douze mètres carrés. Venez admirer la vue !

— On est orientés par où, là ? demande Marc.

— Devant vous, il y a Paris, avec Néo-Paris juste au-dessus des nuages. Sur votre gauche, le mont valérien avec son fort polygonal, hérité du milieu du dix-neuvième siècle. On y tire encore des feux d’artifice.

Isabelle se pencha par une fenêtre et admira la vue imprenable, sans vis-à-vis.

vue extérieure - intérieur résidence

— En tout cas, on voit super loin, d’ici. Et on n’a personne en face, à notre hauteur. On va enfin se sentir chez nous, mon chéri !

— Attends, Isabelle, il reste à discuter le prix, n’oublie pas, temporisa Marc.

Il se tourna vers Pascal, qui savait bien que le plus dur était fait.

— Les propriétaires en demandent 320 000 anciens euros, mais ils sont prêts à négocier. J’oubliais de vous dire que pour ce prix là, il y a aussi deux caves et une place de parking, située juste en bas de l’immeuble.

— Cet appartement semble être une reconstitution très fidèle de la façon dont on pouvait vivre dans une grande ville de la petite couronne entourant Paris, la métropole des temps passés. C’est exactement ce que nous recherchions, dit Marc.

— Vous avez raison. Mais pour vous, il représente l’avenir, n’est-ce pas ?

— C’est vrai, confirma Isabelle. Ces matériaux nous plaisent. Le parquet est simple, mais il doit être facile à laver. Pareil pour le carrelage dans la salle de bain et la cuisine. Et le dressing est quand même bien pratique ! Mais en même temps, je me demande…

Isabelle s’assombrit.chambr

— Les écoles sont-elles à proximité ? Vu le prix, il doit y avoir un truc, non ?

— Vous avez toutes les commodités à proximité, au contraire : écoles publiques jusqu’au Lycée, privées jusqu’au collège, mairie de quartier, un grand Leclerc — d’époque ! —, un cinéma, une crèche privée, une galerie marchande avec cordonnier et pressing, etc. En toute franchise, la vue est tranquille, ici. Pas compliquée. Ce n’est pas un village-vacances, bien sûr, mais je suis sûr que vous pourrez vous y sentir à l’aise. Les voisins sont plutôt sympathiques, dans l’ensemble. Vous avez bien dû le voir : ceux que nous avons croisés nous ont dit bonjour !

— C’est vrai que ce n’était pas toujours le cas, dans les autres résidences que nous avons visitées, dit Marc.

— Alors, vous voulez déposer une offre ?

— Bien sûr que nous le voulons ! s’exclamèrent Marc et Isabelle, d’une seule voix.

Pascal sourit et leur présenta les papiers qu’il avait toujours sur lui. Il ne restait plus qu’à voir jusqu’à combien les propriétaires seraient prêts à descendre. 310 000 ? 300 000 ?

Seul l’avenir le dirait.

Flash info : l’appartement décrit dans ce texte existe réellement ! Il est bien situé là où le texte l’indique, et accessible de même. Bon, ok, il est desservi par un tramway et pas un tram-jet, un train (pas « aéro » du tout) et un RER. La gare du Grand Paris Express existera probablement un jour et une seconde, plus proche encore de l’appartement, doit être construite dans la même ville de Rueil-Malmaison. Les six lignes de bus existent bel et bien, elles aussi.

Mais surtout, il est vraiment en vente ! Pour être encore plus précis, j’en suis le propriétaire. J’ai déménagé, avec toute ma famille, bien plus loin de Paris. Nous avons donc mis notre appartement en vente sur leboncoin et c’est ICI que ça se passe.

Passez donc y faire un tour ? Si vous cherchez un appartement familial, proche de Paris et de toutes commodités, vous pourriez bien tomber sous le charme ! Ce serait quand même dommage de passer à côté d’une telle occasion, vous ne croyez pas ?

Alors, « à bientôt » !!!

Calcul de la rentabilité d’un livre (papier ou ebook) pour un auteur indépendant…

[EDIT du 26/05/2015

FLASH INFO: j’ai un appartement à vendre (sisi) sur Rueil. Pour mieux le vendre, j’ai écrit une nouvelle d’anticipation centré autour de mon appartement. Vous pouvez lire le texte en cliquant sur son titre: « Un passé plein d’avenir« . Bonne lecture ! Et si vous connaissez quelqu’un qui cherche à acquérir un appartement de 88m² sur Rueil, n’hésitez pas, partagez l’info ! 🙂

Merci. A vous les studios!

/EDIT]

 

JOUR 3 : « Quid de la rentabilité d’un livre (papier et ebook) pour un auteur indé »

 

Nous avons vu avant-hier que même si Amazon vous verse 70% (maximum), Google Play 50%, votre porte-monnaie n’en verra jamais la couleur. Nous avons essayé de comprendre pourquoi.

Puis, hier, nous avons examiné à la loupe les différents types de coûts impliqués dans la création / l’impression / la diffusion de vos livres (papiers ou ebooks).

Aujourd’hui, nous allons aborder le sujet du calcul de la rentabilité, pour un auteur indépendant, de la vente d’un livre papier.

Nous étudierons pour cela quelques exemples précis.

 

Donc, attachez vos ceintures, c’est parti pour les cas pratiques !

 

Imaginez un livre papier vendu 15 €. Vous voulez vendre plus cher ? Si vous n’êtes pas connus, désolé de vous le dire, mais il vous sera difficile de vendre plus cher. Je le sais bien. On m’a dit récemment (avec la meilleure volonté du monde de ne pas être blessant que je n’étais pas un « vrai auteur » et que donc, demander 20€ pour un de mes livres (de 400 pages), c’était un peu… osé… Soit. Vous n’avez pas l’appui / l’accréditation d’une maison d’édition, donc faites vous une raison… Mais après tout, rien ne vous empêche d’essayer : votre roman est peut-être pile dans le genre qui fonctionne en ce moment et vous êtes peut-être un vendeur né ?

Bref. Donc, sur ce livre de 15€

1/ Un tradi touchera 1,5 €, à déclarer comme droits d’auteur auprès des organismes concernés.

Nota / rappel : sur la base de ces 1,5€, l’auteur tradi devra alors verser des charges sociales à l’AGESSA (10% s’il n’est pas affilié, 20% s’il est affilié) et 8% au RAAP (taux en passe de devenir une réalité, cf cet article) au titre de la cotisation retraite complémentaire.

2/ Combien touchera donc un indé ?

Faisons le calcul avec une rapide estimation des divers coûts étudiés hier.

Paramètres :

Un roman de 500 000 signes, espaces comprises.

Vendu de la main à la main.

250 exemplaires imprimés.

Je prends 250 exemplaires pour faire rond, mais c’est déjà un volume « important » pour un inconnu. Enfin, il me semble. En tout cas, ça représente un sacré investissement financier, comme on va le voir ensemble, à présent :

Nota : j’ai relu mes chiffres plein de fois, mais on ne sait jamais. Il se peut qu’une ou deux coquilles trainent quelque part.

 

[EDIT du 24/05:

ATTENTION / A NOTER: deux des lecteurs de cet article m’ont fort justement fait remarquer que, dans le cas du choix du statut « auto-entrepreneur », je ne proposais que le taux réservé aux BNC. Ils évoquaient, à juste titre, que le taux des BIC était moins élevé (15% au lieu de 22,9%).

Du coup, je me dis même qu’opter pour un profil « vente de marchandises », outre l’avantage en terme de charges sociales, pourrait bien être fiscalement plus « dans les clous » qu’opter pour un profil « auto-entrepreneur / prestation de service ».

Après tout, je me demande s’il est réellement fiscalement accepté de déclarer en BNC professionnels (donc en tant que prestation de service) des ventes de livres papiers? J’ai comme un doute, là.

Depuis, j’ai creusé à nouveau la question et j’ai trouvé quelques sites qui semblent donner des infos intéressantes. Je vais ajouter les liens à mon article:

http://www.thebookedition.com/forum/demarches-auto-editeur-p-1524-40.html

http://portaildulivre.com/fiscautautoedit.htm

http://www.ebook-creation.fr/avis-client/auto-publication/auto-edition.html

Ce sont des sites que je compte consulter prochainement, avant de recontacter éventuellement l’urssaf pour plus de précisions.

Pour votre information, le code NAF de l’édition de livres (qui ouvre droit à déclaration au titre des BIC) est le suivant : 5811Z

En revanche, attention (l’info qui suit est tirée de cet article): « prendre ce statut d’auto-éditeur BIC entraîne l’assujettissement à la taxe CFE qui est indexée sur la valeur locative de votre lieu de travail (cela peut-être votre lieu d’habitation dans le cadre d’un auteur)
C’est la commune qui décide de son montant. Vous pouvez vous renseigner sur le montant de cette taxe aux impôts ou dans votre mairie. »

En revanche, les charges sociales sont proches de celles de la déclaration en BNC non professionnels, c’est à dire 13,3% en 2015,

D’un autre côté, vous avez le code APE / NAF 9003B «autres activités artistiques».

Ce statut permet la déclaration de vos gains d’auteur en BNC professionnels et vous exonère de cette même taxe CFE (même si le fisc n’est pas toujours au courant, apparemment), mais au prix de charges sociales plus élevées (22,9% en 2015).

FIN DE L’EDIT DU 24/05]

 

 

Exemple 1.1 :

Je vous mets d’abord le tableau, vous aurez les explications complètes juste après, promis. 🙂

Cliquez dessus, ce sera plus lisible.

exemple 1.1 de vente de livre - Données utilisateur

exemple 1.1 de vente de livre - Synthèse

 

  • CA TTC : 250*15 € = 3 750 € (woaw ! les yeux emplis d’étoiles !!!! Je vais être riche !)
  • TVA : 0 % vu qu’il s’agit d’une vente de la main à la main. Coool !
  • Impression : 5 € par exemplaire (dont 1€ de frais de port), soit 1 250 €. Ha oui, ouch, ça fait mal, là.
  • Charges sociales : 22,9 % du CA HT (càd TTC, vu qu’il n’y a pas de TVA), soit 858,75 €. Ha oui quand même, re-ouch.

Pourquoi 22,9 % ? Parce que vous êtes auto-entrepreneur, tout simplement. On parle de vente de livres papiers vendus par vous-même, là !

Bilan : il vous reste 1 641,25 €, soit 43.77 % de marge d’exploitation.

C’est-à-dire : 6,565 € par livre.

C’est confortable, hein ? Mais ça, ce n’est que votre marge d’exploitation, qui n’intègre pas encore le remboursement des coûts fixes et cachés.

 

  • Couverture : 150 €, car réalisée par Kouvertures.com : bon, ça passe.
  • Bon, on va dire que vous n’avez pas fait traduire, que vous avez acheté antidote il y a longtemps et que vous vous êtes débrouillés, pour la mise en page… Vous voyez que je suis sympa !
  • Correction : 500 €. Aye, ça pique.

Question on ne peut vraiment pas s’en passer ?

Ma réponse : c’est vous l’auteur, c’est vous qui voyez. Mais ne venez pas vous plaindre si vous perdez des ventes à cause d’un roman mal ficelé. D’un autre côté, le constat général est que le lecteur, pour peu qu’il n’ait pas à affronter un mur de fôtes d’ortaugrafes, se focalisera avant tout sur le style / l’intrigue, et seulement après se penchera sur la qualité de l’orthographe.

Mais : un correcteur ne s’occuper pas forcément que de l’orthographe. Il vous aide aussi à améliorer vos tournures de phrases et peut détecter des incohérences dans votre trame.

=> TOTAL des coûts fixes : 650 €

Là, il y a deux façons de calculer votre rentabilité.

1/ Le « point mort » :

Déterminer le nombre de livres à vendre pour rembourser vos frais fixes. On appelle ça le « point mort » : celui où vos ventes vous permette d’absorber vos coûts fixes, mais pas encore de dégager un bénéfice. Tous les livres que vous vendrez, ensuite, ce sera du pur bonus : 100 % dans votre poche !

Ici : 650 € (total des coûts fixes) / 6,565 € (marge d’exploitation par livre) = 100 livres. (car arrondi au niveau supérieur)

Vous devrez donc vendre 100 livres avant de commencer à pouvoir dégager un bénéfice.

2/ La vision « comptable » :

Bilan : il vous reste 1 641,25 € — 650 € = 991,25 €, soit 26,43 % de marge après coûts fixes. Ou encore : 3,965 € par livre.

C’est déjà moins, mais ça reste raisonnable, hein ? Mais là, c’est en supposant que vous vendez l’intégralité de vos 250 livres, et ce n’est pas gagné. Qui plus est, vous les avez vendus par vous-même, sans aller dans des salons / séances de dédicaces / via une librairie et donc sans frais de diffusion / déplacements / envois et sans occasionner le moindre frais de promotions.

Autrement dit :

1/ Vous avez beaucoup d’amis

2/ Vous êtes un commercial de génie et vous pourriez gagner 10 fois mieux votre vie dans d’autres secteurs, non ?

Exemple 1.2 :

Tiens, petite supposition : vous avez fait payer 2,50 € de frais d’envois par livre, récoltant ainsi 17,50 € et non pas 15,00 €. Corrections (en supposant que vous ne faites que de la vente par correspondance) :

  • Charges sociales : 22.9 % du CA HT, soit 17.50 €*250*22,9 % = 1 001.88 € au lieu de : 858.75 €

Pouf, vous avez perdu 143 € qui vont aller directement dans la poche de l’Urssaf ! J

Elle n’est pas belle, la vie ?

Regardez le tableau ci-dessous : il vous faudra vendre 9 livres de plus pour arriver à l’équilibre si vous facturez les frais de port.

exemple 1.2 de vente de livre - Synthèse

Exemple 1.3 :

Mais si vous ne facturez pas les frais de port de 250 livres au client, repouf, c’est cette fois-ci, au maximum, 2,50 € * 250 € = 625 € que vous avez perdu, sans pour autant alléger vos charges sociales, qui restent à 858.75 €.

Regardez encore une fois le tableau général (légèrement amélioré) et le tableau de synthèse : pour résumer, en vendant 250 livres, vous gagnez 1,47 € par livre vendu.

Alors rassurez-vous : si vous vendez 195 livres, vous serez à l’équilibre ! Haut les cœurs !

exemple 1.3 de vente de livre - Données utilisateur exemple 1.3 de vente de livre - Synthèse

 

Exemple 2.1 :

Maintenant, mettons que vous voulez faire du dépôt-vente via un libraire.

Tching ! (bruit du tiroir-caisse)

  • « Merci monsieur, ça fera entre 20 % et 50 % de votre CA ».

Euh, attendez, combien ?

Par contre, changement de méthode. C’est désormais le libraire qui touche le CA et vous lui facturez une commission (en tout cas, il est possible de procéder ainsi, ce qui a le mérite de diminuer la base de calcul des charges sociales et impôts)

Je ressors ma calculette en incluant la ligne suivante :

  • Commission du libraire : 30 % par exemplaire :

PS : C’est un taux « moyen » : ça peut monter plus haut ! n’oubliez pas que si votre libraire n’est pas motivé, il ne vendra pas forcément votre livre. Il en a tellement d’autres à écouler.

30 % * 3 750 * (1-5,5 % de TVA) = 1 063,13 € (aye !)

  • Donc, par définition, vous empochez les 70% restants, à savoir :

70 % * 3 750 * (1-5,5 % de TVA) = 2 480,63 € (aye !)

Charges sociales : 22,9% * 2 480,63€ = 568,06 €.

Nouvelle marge d’exploitation :

2 480.63 € – 568.06 € – 1 250 € = 662.56 €, soit un taux de marge de 18,70 %.

Déduisons les frais fixes et nous arrivons à : 662,56 € – 650 € = +12,56 €, soit une marge de 0.35% (miam).

Oui, vous avez bien lu. Nous restons côté « bénéfice », mais nous avons bien failli trébucher sur la case « maléfice ». Sympa, non ?

 

Maintenant, ajoutez à tout cela les coûts cachés (cf définition d’un coût caché ici) :

  • Les frais de déplacements et/ou d’envoi des livres, pour peu que le libraire ne soit pas à côté de chez vous, ou qu’il s’agisse d’une vente sur un salon dans une autre région que la votre
  • Les frais de bouche et de logement en hôtel (chez l’habitant ?) si vous restez sur place plus d’une journée.

 

À ce stade, vous vous rendez compte que même en vendant vos 250 livres, vous aurez perdu pas mal d’argent. Prévoyez un second (voire un troisième) tirage, pour être sûr.

Re-miam.

exemple 2.1 de vente de livre - Données utilisateur exemple 2.1 de vente de livre - Synthèse

Ahhhh, l’auteur indé, ce sacré veinard qui garde tout le produit de ses ventes pour lui ! Haha. Ha.

Ha.

 

Exemple 3.1 : zoom ebook :

Avant de conclure, faisons un zoom ebook. Nous conserverons les éléments de l’exemple 2.1 à l’exception des frais d’impression et d’envoi, bien sûr : vous devrez vendre 275 ebooks pour parvenir à l’équilibre, soit pas tellement plus que de livres papier.

exemple 3.1 de vente de livre - Synthèse

Question : combien d’ebook vous faudra-t-il vendre pour parvenir à l’équilibre si, en plus du reste, vous avez payé 4 000 € de frais de traduction ?

Réponse en image : 1 964 ebooks. Simple, non ? Et ça, c’est sans faire de promotions ni rien.

exemple 3.2 de vente de livre - Synthèse

En synthèse, le problème est double :

1/ Sur les petits tirages / petites ventes (que pratiquent la majorité des petits auteurs autopubliés), vos frais fixes écrasent tellement vos marges qu’elles peuvent facilement devenir rouge sang et rester de cette couleur très longtemps.

2/ Si vous voulez être diffusé à grande échelle (ha bon, parce que les libraires attendent votre livre avec tellement d’impatience ? Tant mieux pour vous, mais attention à vos marges : ayez foi en vous et compensez par un plus gros volume de tirage), vous devrez abandonner une bonne partie de votre CA au profit desdits libraires, au risque, là encore, de noyer vos marges dans un bain de sang. Surtout si l’envoi aux libraires vous coûte des sous (attention : coûts cachés).

Ou alors, vous pouvez tenter le coût de la traduction pour vous exporter en Allemagne, aux US, etc. Mais préparez-vous à y passer beaucoup de temps (et à payer une correctrice derrière) ou à dépenser une grosse somme d’argent (et à payer quand même une correctrice derrière).

 

Flash info : les libraires ont des coûts fixes très importants à éponger, c’est pourquoi ils ont besoin d’une telle marge pour dégager un réel bénéfice en fin de mois : frais de stockage des livres, loyer, salaires, électricité, assurance, etc.

D’une manière générale, pour tous les acteurs de la chaîne de livre, la survie passe par le volume. La différence entre un éditeur et vous, c’est que l’éditeur / le libraire / etc. ne vend pas que vos livres. Il a donc accès à de plus gros volume de ventes que s’il ne comptait que sur vos livres (normalement) et peut donc plus facilement que vous accepter d’avoir une faible marge sur chaque livre écoulé.

 

Je vous sens dubitatifs. C’est pourquoi, pour vous aider à vérifier tout cela par vous-même, j’ai constitué un petit fichier Excel qui permet de tripatouiller des données chiffrées et de vérifier l’impact des différents types de coûts sur la rentabilité de votre livre papier et / ou ebook.

Il est disponible au téléchargement en cliquant ICI.

C’est à l’aide de ce fichier que j’ai constitué les exemples de cet article. Vous verrez : j’ai « protégé » les cellules avec les calculs, et du coup les seules données que vous pouvez modifier sont celles sur fond vert pâle.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des soucis d’utilisation (mais c’est relativement basique, comme fichier) : pascal. bleval (at) gmail . com

 

Conclusion :

Il me semble, mais je peux me tromper, que le marché français (voire francophone parce qu’apparemment c’est pareil au Québec, en tout cas) n’est pas encore tout à fait prêt à plonger dans le « tout ebook ». Le papier reste le format « sacré » aux yeux des français, pour le meilleur et pour le pire.

Le problème, c’est qu’un auteur indépendant désireux de vendre des livres papiers se retrouve confronté à :

1/ Des formalités administratives supplémentaires : acquisition forcée d’un statut type auto-entrepreneur.

2/ Des charges sociales supérieures : plus d’abattement de 34% sur vos recettes (contrairement au BNC non professionnel) et un taux de charges sociales qui grimpe à 22,9% (mais un taux d’IS qui baisse à 2,2%).

Qui plus est, ces charges sociales sont basées sur du CA, donc avant déduction de vos frais. Non, vous n’avez pas le droit de déduire vos frais pour déterminer votre assiette de cotisation / d’imposition.

On peut donc se retrouver à vendre à perte pour peu que vos coûts variables dépasse les 77.1% de votre CA HT. Dans ce cas, arrêtez tout de suite les frais et montez vos prix de vente. Sinon, comment espérer éponger vos coûts fixes et coûts cachés quand, dès les coûts variables, vous êtes dans le rouge ???

Rappel : cela représente les frais d’impression et de diffusion de vos livres (commissions libraire / centre culturel, par exemple).

 

Existerait-il une éventuelle solution palliative ?

Il pourrait donc être intéressant de trouver une solution pour déflaquer les frais variables du montant de l’assiette imposable. Il semble possible d’utiliser pour cela le support d’une association loi 1901, même si c’est à prendre avec de très grosses pincettes fiscales (et donc à faire valider !).

Imaginons :

1/ Vous passez un ordre d’impression de votre livre papier à une association. Celle-ci joue alors les intermédiaires vis-à-vis de l’imprimeur et elle indique votre adresse comme point de livraison.

2/ Vous avancez les frais d’impression à l’association. Celle-ci y ajoute 2% ou 3% de frais pour couvrir les frais liés aux formalités administratives qu’elle vient d’accomplir pour vous.

3/ De votre côté, vous vendez ensuite les livres au profit exclusif de l’association qui, par contrat, vous reverse X % du CA HT que vous lui ainsi permis de récolter. Disons 20% (mais ce n’est qu’un exemple !).

Le résultat, c’est que vous ne serez taxés que sur ces 20%.

En supposant que l’association ne s’enregistre pas en tant que maison d’édition (mais en tant que, par exemple, association de promotion de la culture au sens large, tous domaines confondus), lesdits 20% ne seraient à mon avis pas des droits d’auteur, mais plutôt des BNC non professionnels.

Après tout, quand vous vendez un livre via http://www.bod.fr, vous déclarez cela en BNC, non? Et vous pouvez toujours espérer que l’AGESSA reconnaisse ce type de revenus… Mais est-ce un problème, au fond? J’ignore la réponse à cette question, en ce qui me concerne.

Avoir d’ores et déjà le statut d’auto-entrepreneur ne vous empêcherait pas de profiter de ce type de système, cela dit. Surtout qu’on a bien vu que les charges sociales sont plus onéreuses en tant qu’auto-entrepreneur qu’en tant que particulier / BNC non professionnels.

4/ Par ailleurs, à mesure que vous vendez les livres imprimés via l’association, celle-ci vous rembourse les frais d’impression, que vous n’avez fait qu’avancer à l’origine.

Bien sûr, cela implique d’avoir « fait ses devoirs » en premier lieu, c’est à dire d’avoir déterminé si, oui ou non, votre livre était rentable et si oui, à partir de combien de livres imprimés / vendus.

 

Conclusion de cette idée de « moindre taxation » :

Si vous vendez tous vos livres, voilà ce que vous obtiendrez au final :

  • Vous n’avez payé des impôts / charges sociales que sur une base restreinte (càd : les 20% de commissions qui vous sont reversés. Attention, ce n’est qu’un exemple ! Et ça reste environ deux fois plus qu’un auteur tradi)
  • Vous avez été remboursé de vos frais d’impression (sans être taxé dessus).

Je me demande si un tel système fonctionnerait et serait jugé fiscalement acceptable… Et si

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

En attendant d’avoir votre avis sur cette épineuse question (mais qui pourrait épargner quelques piécettes à pas mal d’auteurs indépendants), je vous dis « bonne soirée à toutes et à tous et à une prochaine fois ! »

 

SOMMAIRE des différents articles sur le sujet « rentabilité du livre » :

Jour 1 : comparons ce qui est comparable. Amazon vous verse 70% au maximum, mais votre porte-monnaie n’en verra jamais la couleur. Pour en savoir plus

Jour 2 : Quels sont les différents type de coûts qui entre dans la détermination de la rentabilité de votre pris ? Pour en savoir plus

Jour 3 : Quid de la rentabilité (et des formalités administratives) d’un livre (papier et ebook) pour un auteur indé ? Pour en savoir plus : (vous venez de le lire)

Les différents types de coûts et de frais derrière l’impression et la vente des livres papier

JOUR 2 : « quels sont les différents types de coûts derrière l’impression et la vente des livres papier ? »
Nous avons vu hier (article: « le mythe de la rémunération de 70% d’amazon et autres peccadilles chiffrées« ) que comparer 1 € gagné par un tradi et par un indé ne faisait aucun sens à moins de déduire au préalable un certain nombre de frais sur les ebooks des auteurs indés et les cotisations Agessa et RAAP côté tradis.

Nous en avions profité pour battre en brèche l’idée qu’un indé pouvait gagner jusqu’à 70 % sur la vente de ses ebooks via Amazon, par exemple.

Nous n’aborderons pas encore le côté « détermination de la rentabilité d’un livre ». Ce sera pour demain, avec le cas de figure de la vente d’un livre papier. Puis, après demain, avec le cas de l’ebook et quelques précisions complémentaires. (infos non contractuelles, ça peut changer d’ici là !! ^^)

Aujourd’hui, nous démonterons vaillamment l’idée suivante :

=> « Un indé se fait des marges de cochon sur les livres papiers qu’il vend. Pensez donc ! Il ne paye que les frais d’impression (et tout le monde sait qu’imprimer un livre de 300 pages, ça coûte 50 centimes maximum !). »

 

Bien sûr, cela est on ne peut plus faux !

[DISCLAIMER :

Vous êtes un auteur indépendant. Vous faites ce que vous voulez. Vous voulez faire votre couverture vous-même ? Vous en avez les compétences ? Super, ça vous fera ça de moins à débourser.

Le but de ce qui suit est de vous montrer les différents types de coûts qui peuvent grever la rentabilité de votre livre, pas de dire que vous aurez tout ça à payer.

Par exemple, j’ai réalisé moi-même la maquette de mon recueil d’anticipation (Chroniques d’une humanité augmentée) en version papier. Elle ne répond pas à 100% aux canons de l’Imprimerie Nationale. Et alors ?

J’ai eu des compliments sur le caractère agréable à lire de mon livre papier et je trouve que c’est plus important que, par exemple :

1/ Ne pas mettre de numéro de page en bas de la première page d’un nouveau chapitre

ou 2/ Faire commencer un nouveau chapitre sur la page de droite, quitte à laisser une page totalement blanche à gauche. Désolé, je n’aime pas le gaspillage de papier (ok, j’ai laissé trop d’espace interlignes, j’ai donc moi aussi gâché du papier et ça me fend le cœur…)

FIN DU DISCLAIMER]

Comme nous l’avons déjà vu hier, un éditeur traditionnel va prendre sur lui de payer un certain nombre de charges et de frais liés à l’impression / la distribution / etc. de vos chers livres. C’est un risque financier qu’il va ainsi porter et c’est d’ailleurs pour ça qu’on parle « d’édition à compte d’éditeur » par opposition à l’édition à l’édition à compte d’auteur et à l’autopublication.

[Ouvrons la parenthèse : compte d’auteur n’est pas égal à autopublication.

  • Compte d’auteur : un auteur paye un intermédiaire / prestataire de service pour que ce dernier, au choix : imprime ses livres / les mette en forme / les corrige / en fasse la promotion / créé une couverture / etc. Attention: ça peut coûter TRES cher.
  • Autopublication : l’auteur s’occupe de tout ça lui-même. Autrement dit, soit il fait tout lui-même, soit il trouve lui-même des professionnels capable de le faire pour lui. C’est d’ailleurs quand un autopublié délègue toutes ses tâches sauf celle de l’écriture (et encore, on peut avoir un nègre) que la frontière entre compte d’auteur et autopublication est mince, ce qui peut aider à entretenir la confusion, il faut avouer.

La différence, c’est que ça vous coûtera généralement moins cher de trouver vous-même chacun des intervenants nécessaires plutôt que de passer par du compte d’auteur. De plus, nombre d’éditeurs à compte d’auteurs se révèlent être des arnaques, ce qui ne veut PAS dire que tous les éditeurs à compte d’auteurs sont des arnaqueurs.

Fermons la parenthèse.]

Les frais impliqués par l’édition d’un livre peuvent être répartis en 3 catégories différentes:

1/ coûts variables

2/ Coûts fixes

3/ Coûts cachés (sisi, vous allez voir)

Je donne plusieurs exemples de chacun de ces types de coûts, mais si vous constatez que j’en ai oublié, n’hésitez pas à le signaler en commentaire, j’intégrerai vos suggestions dans l’article.

Hier, donc, j’abordais la fiscalité (en amateur !).

Aujourd’hui, c’est le contrôleur de gestion qui va vous parler, alors accrochez-vous bien !

Ps : je vais tâcher de faire simple et clair. Donc, si les chiffres, ça ne vous parle pas, ne vous inquiétez pas. Je traduirai en prenant des exemples concrets (surtout demain soir, d’ailleurs).

Catégorie 1 : les coûts variables.

Il s’agit des frais liés de façon directe à la vente ou à l’impression de votre livre.

Exemples :

=> Marge libraire : 20 % à 40 % du prix HT sur chaque livre vendu. C’est parfois négociable, mais pas toujours.

=> Frais d’impression : là, ça dépend de beaucoup de critères, mais on peut partir sur 5 € par livre de 300 pages, couverture souple, format moyen.

=> Frais d’envois : aussi bien de l’imprimeur jusqu’à votre domicile que de votre domicile à celui de votre client. Difficile à estimer, ça dépend !

[Ouvrons la parenthèse : ceci est une vision synthétique. Vous trouverez plus de précisions sur les sites des imprimeurs, ainsi qu’un peu plus bas dans cet article.

*     Createspace propose des coûts d’impression défiant TOUTE concurrence sur des petits tirages, mais se révèle plus cher du côté des frais de port. Sans oublier que des frais de douane vous seront facturés pour toute commande supérieure à 50€.

*     Lulu : offre régulièrement des réductions sur vos tirages papiers ainsi que des réductions sur vos frais d’envois.

*     www.imprimermonlivre.com : ils ne font pas payer vos frais d’envois, mais leurs frais d’impression semblent légèrement plus élevés que la moyenne. Ils offrent de s’occuper de l’enregistrement de vos livres auprès de la BNF à partir d’une commande de 100 livres.

Rappel : l’enregistrement auprès de la BNF est obligatoire. La précision suivante peut néanmoins être trouvée sur le site de la BNF:

Le dépôt légal est obligatoire pour les livres, quel que soit leur procédé technique de production, d’édition ou de diffusion, dès lors qu’ils sont mis à la disposition d’un public qui excède le cercle de famille, à titre gratuit ou onéreux.

*     BOD : leurs tarifs sont dans la moyenne côté frais d’impression, j’ignore ce qu’il en est de leurs frais d’envois. Avantage notable : contre une somme forfaitaire, à l’entrée, de 19 €, ils enregistrent votre livre auprès de la BNF et ils vous ouvrent les portes des librairies puisque votre livre papier sera inscrit dans le réseau idoine. Attention cependant : ils se réservent alors l’exclusivité des droits de reproduction de vos livres, dans le cadre d’un contrat renouvelable, d’un an. Prévoir des frais en cas de retrait anticipé de votre livre (mais c’est possible, c’est déjà ça).

Fermons la parenthèse.]

=> Charges sociales (rappel) : 15,5 % ou 22,9 % selon que vous déclarez au titre des BNC non professionnels (ebooks ou livres papiers vendus via un prestataire tel que bod ou createspace/amazon !) ou en tant qu’auto-entrepreneurs.

=> TVA : 5,5 %. Si c’est le libraire qui récupère le CA, il paiera de la TVA dessus même si vous-même êtes auto-entrepreneurs et ne récupérez pas la TVA ni ne la déduisez. En tout cas, ça me paraît logique, mais si c’est faux dans la vrai réalité, n’hésitez pas à me le signaler. Après tout, www.creatspace.com et KDP facturent tous deux de la TVA aux clients qui achètent les livres sur leur plateforme, que les auteurs soient indés (donc sans doute exemptés de TVA) ou tradis, via un éditeur (donc non exemptés de TVA).

Comment utiliser ces frais pour déterminer la rentabilité de votre livre ?

=> Faites le calcul suivant :

CA HT — total des frais variables

Vous obtiendrez votre marge nette d’exploitation, c’est-à-dire la marge que vous vous ferez sur chaque livre que vous vendrez.

On étudiera cette notion plus en détail demain, ne vous inquiétez pas.

Attention : cette marge va vous servir à rembourser les deux autres catégories de frais. Vous ne savez donc pas encore, à ce stade, ce que vous rapporteront réellement vos livres.

Mais si vous vous retrouvez dans le rouge à ce niveau-là, ce n’est même pas la peine de continuer, car cela signifie qu’à chaque livre que vous vendrez (même si vous en vendez 100 000), vous perdrez un peu plus d’argent.

[Ouvrons la parenthèse en faisant un « Zoom sur les frais d’impression » :

L’auteur (ou l’éditeur, dans le cas d’un tradi) avance ce type de frais. C’est donc un risque financier réel, sauf à passer par une plateforme de crowdfunding ou sauf à faire une séance de précommande comme vient de le faire Karine Carville

(Flash info auteure autoéditée qui décolle : cf ICI. La séance de précommande n’est pas encore achevée, vous ous avez jusqu’au 1er Juin, bande d’heureux veinards ! Le genre ? Le mieux est encore d’aller voir ICI, vous y trouverez la 4éme de couverture du livre Nouvelle Done.)

Pour vous situer l’auteure, elle a été bien placée au « Prix du meilleur polar autoédité » (organisé par « The Book Edition »), recevant les « encouragements du jury ». Ce n’est tout de même pas rien !)

Reprenons le Zoom « frais d’impression » :

Disons que pour un livre de 300 pages, en passant via un imprimeur pas trop gourmand (createspace, www.bod.fr, peut-être www.lulu.com, www.imprimermonlivre.com), il faut compter 5 à 6 € de frais d’impression minimum. Et ça, c’est à partir d’un certain volume d’exemplaires imprimés.

Bien sûr, si on imprime des volumes très importants, ça peut baisser. Mais ça représente quand même un coût important et il faut avoir une sacrée confiance en soi (ou un bon gros matelas financier), vous ne trouvez pas ?

 

Notez bien : createspace est imbattable sur les très petits volumes (type : 10 exemplaires), mais le prix reste identique jusqu’à atteindre les 1000 exemplaires. Une remise globale est alors appliquée (20 %, je crois). Par contre, leurs frais d’envois ne sont pas donnés et ils appliquent des droits de douane au-delà de 50 € d’achats de vos livres.

Solution de contournement des droits de douane : baisser le prix du livre papier au minimum accepté par createspace, attendre que le prix s’actualise sur www.amazon.fr puis acheter ses livres par ce biais et remonter ensuite le prix au tarif préalable.

C’est quand même contraignant, je trouve. Surtout si votre livre papier est présent sur plusieurs réseaux. À tenter seulement si vous ne vendez vos livres papier que via createspace, du coup.

Fermons la parenthèse sur les frais d’impression.]

Catégorie 2 : les coûts fixes.

Ceux-là, vous les paierez, le plus souvent, avant même d’avoir vendu le moindre livre.

Exemples :

=> La réalisation de la couverture : de 100 € à 1 500 € selon les cas. Énorme, hein ? Je n’en revenais pas quand j’ai appris que ça pouvait coûter aussi cher. D’un autre côté, les illustrateurs aussi ont droit de gagner leur pain de ce jour.

A noter, une précision apportée par une aimable lectrice de cet article:

pour les couvertures, si on n’a pas les moyens de faire appel à un illustrateur, on peut acheter des photos pro sur des sites tels que Deposit Photos ou Fotolia, pour quelques euros. Ensuite, avec un logiciel assez basique [ndlr: photofiltre peut apparemment suffire, sinon il y a toujours photoshop ou sa version gratuire, « Gimp »], on peut faire soit-même le titrage (non, pas de rose fluo ni de caractères tarabiscotés, pitié émoticône smile )

=> Les corrections : 1 € pour 1 000 signes, espaces comprises. Un roman de 500 000 signes (plus ou moins 90 000 mots) vous coûtera donc environ 500 €.

=> L’achat d’antidote : un peu plus de 100 € TTC (non, vous ne déduirez pas la TVA là-dessus, sauf à avoir constitué une société : ni les BNC non professionnels ni l’auto-entrepreneur ne peuvent collecter / déduire la TVA)

=> Une traduction ? Les tarifs varient entre 5 et 10 centimes par mot. Ce qui fait qu’un livre de 90 000 mots (500 000 signes environ) coûte entre 4 500 € et 9 000 € à traduire. Oui, vous avez bien lu. C’est très cher !

N’hésitez pas à vous référer aux expériences d’Alan Spade et Jacques Vandroux sur le sujet.

=> Une licence Indesign, pour la mise en page de votre œuvre ? Trop cher ? Ok. Surtout que les toutes dernières versions de ce cher logiciel sont à paiement mensuel ! Dans ce cas, accepterez-vous de payer la prestation d’un maquettiste pro ? Si ça se trouve, vous aurez droit à une réduction d’impôt, mais il faudra quand même débourser les sous.

Poursuivons avec la dernière catégorie de frais.

Catégorie 3 : les coûts cachés.

« Qu’est-ce donc que cette bête étrange ? » me direz-vous sûrement.

Il peut s’agir de coûts fixes ou variables, selon les cas. La différence avec les deux premières catégories, c’est que, bien souvent, au moment de déterminer le prix de vente TTC de votre livre, vous ignorez quel montant exact de coûts cachés vous aurez à débourser pour vendre lesdits livres. Donc, ils sont nettement plus difficiles à intégrer dans votre business plan.

Exemples de coûts cachés :

1/ Frais de promotion /service de presse :

Karine Carville offre un livre papier tous les 10 livres commandés dans le cadre de sa session actuelle de précommande. Cela représente donc un coût de 10 % sur chaque livre vendu en précommande. Il s’agit donc d’un coût variable, mais dont on ne connaît pas le montant à l’avance : impossible d’estimer le nombre de livres qui seront offerts.

2/ Il y a les services de presse, mais on peut aussi parler des « attachés de presse » :

A priori, un attaché de presse, c’est la personne qui parlera de nos livres aux journalistes (TV, magazines, etc.) de façon à ce que nos si belles oeuvres reçoivent un écho maximal chez le public. C’est un coût, c’est sûr. Je pense qu’il vaut mieux avoir déjà un nombre de romans publiés déjà important, de façon à répartir la charge sur plusieurs titres. Disons qu’il est plus rentable de payer pour avoir des retombées sur 5 romans que sur 1 seul, à mes yeux.

3/ Non facturation des frais de port aux clients :

Là encore, vu que ça ne concerne que certaines commandes (celles par la poste), impossible de savoir à l’avance combien ça vous coûtera. D’expérience, un livre envoyé au tarif lettres vous coûtera entre 2,50 € et 3 €. À noter que ce n’est a priori plus autorisé par La Poste, qui demande de passer par des colissimo, donc encore plus cher. Comptez plutôt dans les 4 € à 5 € par envoi. Mieux vaut limiter ce type de frais à l’envoi groupé d’au moins 2 livres, si vous voulez faire un tel cadeau à vos lecteurs et que vous souhaite respecter les CGV de La Poste.

 

3/ frais de participation à un salon / à une dédicace en centre culturel :

Vous avez prévu combien vous paierez en frais de salon sur la durée de vie de votre livre, vous ? Vous êtes fort. Parce que cela recouvre plusieurs types de frais, à savoir :

=> Frais de participation au salon / à la séance de dédicace : forfait au mètre linéaire ou coût variable basé sur le CA HT, parfois rien (les organisateurs prenant en considération le fait que vous avez déjà payé le déplacement), ça dépend. Il y a de tout, dans la nature.

Dans le cas des dépôts-ventes et des ventes en espace culturel, c’est généralement le libraire / l’espace culturel qui récupère le CA et vous lui facturez votre part. Ce qui implique d’avoir un statut ! Càd : auto-entrepreneur, ou société classique (pour récupérer la TVA).

=> Frais de bouche / de logement, si vous comptez rester plus d’une demi-journée.

Bah oui, faut bien manger, non ? Si vous êtes invités, bien sûr, ça ne vous coûte rien.

=> Frais de déplacement, si le salon / la séance de dédicace n’est pas dans votre région, il faut se rendre sur place. Là encore, si vous êtes invités, cela ne vous coûte rien.

=> Goodies: cartes postales / marque page à l’effigie de votre livre / cartes de visite à votre nom / banderolles / panneau d’informations / flyers / porte-clés / twingo clés en main / etc.

=> Achats de livres d’autres auteurs sur place. Si, j’insiste. Si vous n’étiez pas allé au salon X, vous n’auriez pas acheté les 10 livres de l’auteur Y. On peut considérer que ça compte. Bon, ok, cet exemple est un peu extrême. Libre à vous de ne pas le compter. ^^

 

Vous commencez à voir où je veux en venir, non ?

Oui, un auteur indé supporte nombre de frais que n’ont pas à supporter les auteurs tradis.

ATTENTION cependant : je parle du cas « normal » des auteurs tradis. Je suis sûr qu’il existe des maisons d’édition qui n’ont pas les moyens de payer les frais de déplacement de leurs auteurs, ni leurs frais d’inscription aux salons, et ainsi de suite. On parle là des coûts cachés.

On peut aussi noter à nouveau les frais d’impression papier du manuscrit et son envoi aux 10 500 éditeurs de la place. Bien sûr, ces frais-là ne concernent que les auteurs tradis ou hybrides (c’est-à-dire à la fois indépendants et édités de façon traditionnelle, selon leurs livres), mais pas les indés.

En définitive, j’ai le sentiment que nombre d’auteurs tradis, édités par des maisons d’édition aux moyens limités, ont finalement un parcours qui n’est pas si différent de celui d’un indé.

Mais il est à noter cependant qu’une maison d’édition qui ne paye pas les coûts fixes « visibles » et les coûts variables n’est pas une maison d’édition à compte d’éditeur, mais à compte d’auteur.

Ceci conclura le billet d’aujourd’hui. Vous trouverez ci-dessous le sommaire de l’ensemble de la série d’articles en cours.

Je vous souhaite à toutes et à tous de passer une bonne soirée et vous dit « à demain, si vous le voulez bien ! »

SOMMAIRE des différents articles sur le sujet « rentabilité du livre » :

Jour 1 : comparons ce qui est comparable. Amazon vous verse 70% au maximum, mais votre porte-monnaie n’en verra jamais la couleur. Pour en savoir plus

Jour 2 : Quels sont les différents type de coûts qui entre dans la détermination de la rentabilité de votre pris ? Pour en savoir plus

Jour 3 : Quid de la rentabilité (et des formalités administratives) d’un livre (papier et ebook) pour un auteur indé ? Pour en savoir plus

Le mythe de la rémunération de 70% d’amazon et autres peccadilles chiffrées

[EDIT: il semble qu’obtenir des infos fiscales justes soit un exercice délicat.

Donc:

DISCLAIMER !!!

Ce blog en général (et cet article en particulier) n’a pas (n’aura jamais!) vocation à donner des conseils en matière de fiscalité. Les calculs que j’effectue, d’une part, ne sont valables qu’à un moment « M » (les règles fiscales évoluant chaque année) et d’autre part, permettent AVANT TOUT de vous faire une idée générale sur la situation des uns et des autres.

Si vous souhaitez devenir auteur indépendant, renseignez-vous auprès des autorités compétentes avant de remplir votre déclaration fiscale! Mais gardez à l’esprit que 1/ si vous vendez vous-même vos livres papiers, vous devez avoir un statut (type auto-entrepreneur ou association). 2/ si vous ne vendez que des ebooks ou livres papiers via un prestataire tel que www.bod.fr ou createspace, vous n’aurez besoin que de déclarer vos revenus sous forme de BNC non professionnel.

FIN DE DISCLAIMER

D’autre part:

Malgré mes quelques allers-retours avec le fisc et l’Agessa, des erreurs subsistaient dans mes calculs initiaux. Je pense avoir à peu près tout corrigé, mais n’hésitez pas à me signaler toute imprécision que vous auriez repérée.

Jacques Vandroux a signalé à ma connaissance le lien suivant, pour bien comprendre les charges pesant sur les revenus des auteurs traditionnels (infos AGESSA): Cliquez ICI pour consulter les infos en question.

Concernant les auteurs indépendants, deux solutions, taxées différemment:

1/ L’auto entreprise: cf ICI pour obtenir les taux de charges sociales sur CA (« Son montant est calculé en appliquant un taux forfaitaire au chiffre d’affaires (ou aux recettes) réellement encaissé »)

Il faut ajouter à cela 2,2% d’impôts (en cas de prélèvement libératoire, soumis à condition de revenus. Cf ICI)

2/ La déclaration en BNC non professionnels:

N’hésitez pas à consulter le très intéressant article de Jacques Vandroux, sur son site ou à vous rendre sur le site que j’indique moi-même un peu plus haut.

Les charges passent à 15,5% des revenus nets, après un abattement de 34%. Ce qui revient à appliquer un taux de 10,23% sur la totalité de vos revenus réellement perçus.

FIN DE L’EDIT]

Bonsoir tout le monde !

Aujourd’hui, j’ai décidé de m’attaquer à un mythe assez communément répandu. On pourrait même dire que dans l’esprit de beaucoup d’auteurs désireux de passer à l’autoéditionpublication, c’est (trop) souvent le premier, voire le principal critère invoqué : « un auto-édité gagne mieux sa vie qu’un auteur édité de façon traditionnelle ». Entendez par traditionnel : « édité via une maison d’édition ».

  • Appelons ces auteurs les « tradis » par opposition aux auteurs « indés» (autoéditéspubliés) pour plus de commodités dans le reste de l’article.

Ouvrons la parenthèse: « Si vous voulez savoir pourquoi j’ai barré le mot « édité » ci-dessus, pour le remplacer par « publié », disons que je vois une nette différence entre auto-édition et auto-publication

Dans un premier cas, un auteur prend en charge la partie « éditoriale » du travail en s’occupant de façon sérieuse des corrections, de la couverture, du marketing (éventuellement : le marketing est la partie la plus souvent omise, même par les autoédités, car elle n’est pas directement liée à l’écriture), etc.

Dans le second cas, l’auteur ne voit pas de problème particulier à publier sur un site payant (type Amazon) un texte de type premier jet. » Fermons la parenthèse.

Retour au sujet : un auteur tradi gagnerait donc moins bien sa vie qu’un auteur indé ?

Bon alors, oui, mais non. Ça dépend, ça dépasse, en fait.

Je ne vais pas vous assommer avec des chiffres, mais… euh… en fait, si, je vais le faire, mais aujourd’hui ce sera en douceur, alors profitez-en ! ^^;o;^^ (elle est pas belle ma chauve-souris-smileys ?)

 

Tayaut, tayaut !

 

JOUR 1 : « démystifions les revenus des auteurs indés et faisons en sorte de pouvoir les comparer à ceux des auteurs tradis ». La tâche est rude, retroussons nos manches.

Déjà, premier oubli (un brin hors sujet voire même en violent contresens avec le reste de l’article, mais ça me paraît important de clarifier ce point dès le départ) :

Quand un tradi touche 10 % [EDIT: sur un livre papier. La moyenne de gains d’un auteur tradi sur un ebook est de 25%, avec un maximum de 50%], c’est qu’il a de la chance. J’ai lu sur le blog d’une illustratrice BD qu’elle acceptait de ne toucher que 4 %, et qu’on lui avait déjà suggéré d’accepter 2 %. Oui, c’est une illustratrice, pas une auteure. Bon. Cela fait-il une telle différence ? Et puis, je suis sûr que des tradis, là, dehors, perdus dans la vaste jungle de l’édition, ne toucheront jamais plus que 6 % sur leurs ventes. Détrompez-moi, je n’attends que ça !

On me souffle à l’oreillette que les maisons d’édition sérieuses versent des a-valoir. C’est vrai.

Je suis au courant, pour avoir fait du contrôle de gestion dans deux filiales du groupe Hachette au tout début du vingt-et-unième siècle (ça paraît déjà tellement loin…).

Quelque chose me dit d’ailleurs que c’est la première et véritable source de revenus des petits et jeunes auteurs tradis. Combien d’entre eux toucheront un jour davantage que leur a-valoir ?

Du coup, cette somme versée avant même les premières ventes a le mérite d’exister, bien qu’elle semble se réduire comme peau de chagrin, ces derniers temps… Et certains éditeurs (mais sont-ce vraiment des éditeurs ?) peu scrupuleux (j’insiste sur ce terme « peu scrupuleux » car je ne veux pas que vous croyiez que je généralise !) vont (paraît-il) jusqu’à prévoir une clause de restitution de l’a-valoir, voire se remboursent d’un a-valoir payé à l’édition d’un livre X en ne versant tout simplement pas d’a-valoir sur le livre Y, selon le principe de l’étalement d’un a-valoir sur plusieurs livres. Ou « comment ne pas payer l’auteur ».

De plus, les petites maisons d’édition n’ont que rarement les moyens de payer un a-valoir à leurs auteurs, donc… Gloups. Il faut le savoir.

Attention : je ne suis pas en train de tirer sur les éditeurs, en l’occurrence. J’écrirai un article, dans un proche avenir, dont le titre sera : « Cassons le mythe du Vilain éditeur qui paie ses auteurs au lance-pierre ». Mais demain est un autre jour. Restons en à aujourd’hui, si vous le voulez bien.

Ensuite, second oubli :

Les sous qui tombent dans la poche des tradis ne sont pas les mêmes que ceux qui tombent dans la poche des indés. Figurez-vous que les charges sociales ont déjà été prélevées à la source dans le cas des tradis et pas dans celui des indés.

Ces derniers doivent donc débourser, au choix, 22,9 % (déclaration en tant que BNC professionnels) environ en tant qu’auto-entrepreneurs + 2,2% d’impôts s’ils ont droit au prélèvement libératoire, soit environ 25,1% au total. ATTENTION: cela peut changer d’une année sur l’autre. Cf ICI.

Flash info: la démarche d’enregistrement en tant qu’auto-entrepreneur est à réaliser auprès de l’urssaf, pas de l’Agessa: un indé ne touche pas des droits d’auteur aux yeux de l’Agessa.

Deuxième possibilité: déclaration au titre des BNC non pro: 15,5% de vos revenus nets selon l’article de Jacques Vandroux, APRES application d’un abattement de 34%.

Dans ce dernier cas (BNC non professionnel), c’est uniquement à condition qu’on se cantonne aux ebooks ou à la vente de livres papier vendus via des systèmes tels que Createspace ou http://www.bod.fr ! Parce que si l’on parle des livres papiers achetés par l’auteur lui-même pour les revendre ensuite (sous le manteau), là, le BNC ne s’applique pas et dans ce cas :

1/ Il faut un statut particulier (auto-entrepreneur ou association loi 1901, par exemple, mais attention au risque de requalification fiscale en Société Commerciale dans ce cas)

2/ Dans le cas de l’auto-entrepreneur, vous passez directement par la case 25,1 % de charges sociales + impôts (ça peut changer, les lois fiscales étant ce qu’elles sont).

Donc, les 70 % de gains sur Amazon étant AVANT charges sociales, l’auteur touche en fait :

1/ Petit calcul préalable: 15,5% de charges sociales sur 66% des revenus nets, c’est équivalent à 10,23% de charges sociales sur 100% des revenus nets. Donc:

70 % * (1-10,23 %) = 62,84 % avant impôts, au titre des BNC (déduction faite des 16% de charges sociales) ;

2/ Dans le cas de l’auto-entrepreneur, on a 22,9% (23,1% en 2016) de charges sociales sur le CA réellement encaissé, donc:

70 % * (1-22,9%) = 53,97 % avant impôts en tant qu’auto-entrepreneur (déduction faite des 25% de charges sociales).

Ça fait déjà moins, non ? Certes, cela semble toujours plus intéressant que les 10 % des auteurs tradis.

Attention, flash info « Tradi »: un auteur tradi ne touche pas, lui non plus, la totalité de ces fameux 10%. Sur cette somme, il doit reverser à l’AGESSA 9% environ s’il n’est pas affilié, taux qui passe à 20% environ s’il devient affilié. Mais bon, ça reste 8% à 9% de droits d’auteurs au lieu de 10%. A ce niveau là, cela fait-il une grosse différence ? Pour les personnes concernées, il est clair que Oui, ça fait une différence. Surtout qu’il faut encore ajouter 8% de cotisation au RAAP (taux en passe de devenir une réalité, cf cet article) au titre de la cotisation retraite complémentaire.

Autre problème : si vous choisissez l’option « 70 % » sur Amazon, ces derniers vous prélèveront des charges en fonction du poids (en méga-octet) de votre ebook, officiellement au titre des frais de livraison (on parle bien d’un ebook, hé oui).

Et ça monte vite, jugez plutôt : pour chaque MO supplémentaire, c’est 12 centimes qui passent directement dans la poche Amazonienne. Donc, avec un ebook vendu 2,99 € et pesant 3MO, vous touchez réellement :

(2,99 € * 84 % * 70 %) -3*0,12 = 1,404 €

Or : 1,4/2,99 = 47 % et non pas 70 %, ni même 59 % !

Et n’oubliez pas que pour prétendre toucher 70 % de marge, encore faut-il vendre son ebook à 2,99 € sur Amazon, par exemple. Ce n’est pas si simple que ça en a l’air. Sinon, en dessous de 2,99 € (ou au-dessus de 9,99 €, d’ailleurs), ce sera 35 % sur Amazon. D’autres plateformes (telles que Google Play) proposent des royalties à 50 % quel que soit le prix de vente de votre ebook.

Il y a une exception récente : Iggybook (cf plus bas). En vendant via leur site (attention : formule payante !), vous ne toucherez pas 70 % sur la vente de vos ebooks, mais 100 % (oui, vous lisez bien). A ce propos: j’ai moi-mê créé un site Iggybook (gratuit à l’heure actuelle). Charlie Bregman l’a fait aussi et il s’en sert pour publier des articles.

Mais :

1/ Il faut pour cela verser une somme forfaitaire se montant à environ 10 € par mois si vous payez à l’année, et 15 € par mois si vous payez mensuellement.

2/ N’oubliez pas d’en soustraire les commissions paypal (0,25 € + 3,4 %). Sur un ebook vendu 0,99 €, la commission paypal représente déjà près de 28 % qui n’iront pas dans votre poche.

3/ Si votre livre, enregistré via Iggybook sur Amazon ou Google, se vend sur ces plateformes, vous ne toucherez que 50 % de royalties.

L’avantage : ce montant à payer mensuellement est fixe, quel que soit le nombre de livres mis en vente. C’est un point positif pour les auteurs bien fournis en publication !

De plus, Iggybook parle sur son site de facilités d’accès aux « événements IGGY : séances de dédicaces, salons du livre, rencontres, etc. ». Se renseigner sur cette plateforme me paraît intéressant, à ce stade, mais il faut garder en tête qu’elle est très récente, donc pas forcément très connue des lecteurs.

Enfin, troisième oubli :

Une maison d’édition prend en charge TOUS les frais liés à l’édition. Ne me donnez pas de noms de ces « maisons d’édition » qui vous ont fait raquer. Ce ne sont PAS des maisons d’édition, mais des prestataires de service (qui a dit « de sévices » ? Ne tombons pas dans la basse mesquinerie, s’il vous plait ^^’).

Autrement dit : un auteur tradi qui touche 1 €, c’est 1 € dans sa poche. Oui, bien sûr, il payera des impôts dessus, mais là, le tradi et l’indé sont dans la même position vis-à-vis du fisc, je n’épiloguerai donc pas sur le sujet…

D’un autre côté, dans le cas de l’auteur indé, chaque piécette durement gagnée sur la vente de ses livres (papier ou ebook) servira à payer (rembourser) une pléthore de charges qu’il aura dû avancer de sa poche, se privant ainsi de la manne énormissime des 1 % d’intérêts de son maigre livret A. Et là, je ne parle plus seulement des charges sociales, bien sûr.

Quelles sont ces charges ?

Nous le découvrirons ensemble demain, si vous le voulez bien. Oui, je sais, je suis cruel de vous faire attendre une journée de plus. Que voulez-vous, la vie est injuste. ^^’

Conclusion et synthèse du Jour 1 :

Je pense qu’à présent, vous avez compris que les 70 % de marge par ebook (via Amazon) ne sont rien d’autre qu’un miroir aux alouettes.

Vous étiez tombés dans le panneau ? Rassurez-vous, ça a aussi été mon cas (mais pas bien longtemps). Je me suis bercé de douces illusions en lisant toutes ces promesses fallacieuses des gains rapides supposément apportés par l’auto-édition et le réveil a été rude. Heureusement, je n’écris pas pour l’argent, mais par plaisir avant tout. Je n’ai donc pas été tenté ne serait-ce qu’une seconde d’arrêter d’écrire suite à cette déconvenue.

Ouvrons la parenthèse : vous écrivez pour l’argent et uniquement pour ça ? Arrêtez d’écrire (en tout cas, pas de la fiction), pauvres fous ! Vous aurez plus vite fait de jouer au loto. Anna Todd a touché le gros lot ? Oui, vous avez deviné juste. Elle a touché le gros lot ! Comme dans « loterie ». Pour un élu, combien d’appelés ?

Vous ne savez pas qui est Anna Todd ? Faites la recherche « Todd / after » sur google et vous verrez. En synthèse, il s’agit de l’un des derniers succès en date, issu de la tendance porteuse de la fanfiction made in Wattpad.

Donc : n’écrivez par plaisir, mais monétisez ce plaisir si vous vous en sentez capable et croyez à la chance ! Qui sait, elle pourrait un jour frapper à la porte. Croyez-y (l’espoir fait vivre, parait-il), mais ne comptez pas dessus pour vivre ! Ou plutôt, comme le suggère Alan Spade (qui vit de son activité d’auteur indépendant):

Je cède donc la parole à Alan: « Ne comptez pas dessus pour vivre si vous ne voulez être qu’un auteur, si vous n’êtes pas prêt à vous investir et à investir dans votre activité, si vous n’êtes pas prêt à considérer cette activité comme un artisanat (certains pourraient dire: business, même si en France, ce mot est ressenti comme péjoratif) réclamant de développer une série de compétences qui vont bien au-delà des seules compétences d’un auteur, et si vous n’êtes pas prêt à un certain nombre de sacrifices. »

Tenter de lier l’utile à l’agréable me paraît jouable, tandis que lier l’agréable à l’utile me paraît plus aléatoire.

Fermons la parenthèse et l’article par la même occasion. Je vous dis bonne soirée et « à demain, si vous le voulez bien ! »

SOMMAIRE des différents articles sur le sujet « rentabilité du livre » :

Jour 1 : comparons ce qui est comparable. Amazon vous verse 70% au maximum, mais votre porte-monnaie n’en verra jamais la couleur. Pour en savoir plus

Jour 2 : Quels sont les différents type de coûts qui entre dans la détermination de la rentabilité de votre pris ? Pour en savoir plus

Jour 3 : Quid de la rentabilité (et des formalités administratives) d’un livre (papier et ebook) pour un auteur indé ? Pour en savoir plus

Mes vacances chez les grands

Grépain observa de tous côtés. Il s’était isolé dans une obscure ruelle et le risque était donc faible, mais on n’était jamais trop prudent : il ne fallait surtout pas qu’on le remarque.

Il fouilla dans ses poches pour en sortir la photo d’une abeille, d’un chat et d’un lama. Il les rangea dans sa boite à souvenirs et fourra le tout dans son sac à dos.

Puis, il fit craquer les articulations de ses poignets pour les assouplir. Il craignit soudain de ne plus savoir s’y prendre et sa joie à l’idée de revoir ses amis céda la place à un début de panique.

C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, se raisonna-t-il. Mince, voilà que j’emploie leurs dictons. Il est temps que je rentre.

Il se concentra et ses mains décrivirent des arabesques dans les airs. De la fumée lui jaillit des narines et une lueur pourpre l’engloutit. Une seconde plus tard, il se tenait sur la place principale d’un village de campagne. Un petit homme au long nez s’approcha de lui.

— Salut, Hubnert ! s’exclama Grépain. C’est gentil de ta part d’être venu me chercher. Je comptais passer te voir, en plus.

Le dénommé Hubnert le salua à son tour, avant de s’esclaffer :

— Tu as encore oublié de te changer !

Grépain poussa un gémissement et exécuta une nouvelle série de moulinets avec les bras. Sa peau se fendilla comme une couche de mauvais vernis, sa taille décrut et son nez s’allongea.

— Comme ça, c’est beaucoup mieux, confirma Hubnert. Alors, ces vacances chez les humains ?

Grépain mit ses mains en porte-voix et souffla dedans. Une fumée bleutée sortit de sa bouche, passa entre ses doigts et se mua en une pipe en bois. L’objet ressemblait à s’y méprendre à une petite branche creuse se terminant par un bol évasé, destiné à contenir un mélange d’herbes et de combustible. Grépain cligna des yeux et une langue de feu dansa au bout de son pouce droit. Il croqua l’embout de sa pipe et inspira à petits coups pour la faire partir. Lorsqu’il eut humé quelques bouffées avec un plaisir évident, il répondit à Hubnert :

— C’était formidable ! Je me suis évadé. Pour une fois, je n’ai pas payé de guide et j’en suis heureux : j’ai découvert des trésors dont il faut absolument que je te parle. En plus, j’ai fait quelques petites courses. Je suis fou de leur chocolat et de leur caramel ! Leur monde est trop grand, mais l’absence de magie a un bon côté : c’est reposant. Par contre, je ne pourrai pas y vivre. J’admire la façon dont ils parviennent à se passer des sortilèges, ils ont bien du courage. Même pour faire de la couture ou raccommoder leurs habits, ils emploient des moyens mécaniques. Je ne sais pas si tu peux imaginer ça, mais ils ont besoin de pelotes de fils pour confectionner leurs vêtements ! Je ne dirai rien de ce qu’ils arrivent à faire avec des allumettes : c’est de la folie. Le seul problème c’est que pour acquérir le moindre petit objet, là-bas, il faut raquer. Voyager sur Terre, ça coûte un paquet de thunes et ça devient de plus en plus difficile de changer des pièces d’or contre les monnaies locales. Le dernier jour, j’ai voulu acheter un exemplaire de playboy, mais je n’avais plus d’argent humain sur moi. J’en aurais pleuré.

— Ce sera pour une prochaine fois. En tout cas, tu n’as pas perdu tes mauvaises habitudes.

Grépain fixa Hubnert sans comprendre, jusqu’à ce que son ami pointe sa pipe du doigt.

— Ah, ça ! Crois-moi, c’est toujours mieux que leurs clopes. Mais ne t’inquiète pas : je n’utilise plus de tabac, je le remplace par une sélection d’herbes aromatiques. Du 100 % naturel !

La montre de Grépain vibra à son poignet. Un petit démon en jaillit et se posa sur le nez du lutin.

— Au boulot !

— Déjà ? Bon, quand faut y aller…

Grépain soupira et claqua des mains. L’instant après, il disparaissait dans un grondement de tonnerre. Resté seul, Hubnert s’attabla à un pub et commanda un verre de limonade d’importation humaine.

— Santé !

FIN

 

Mots à exploiter, tirés du blog d’Asphodèle – Les plumes de l’écriture: il me manque deux mots, cette fois-ci. « amour » et « logiciel »

Feu, chocolat, pelote, courage, croquer, branche, pleurer, folie, logiciel, admiration, couture, s’évader, play-boy (ou playboy), abeille, clope, plaisir, raquer, tunes (ou thunes), caramel, articulations, céder, raccommoder, vernis, allumette, amour, courses (dans le sens de shopping),  tonnerre

Les plumes d'Asphodèle

Chronique – Terres interdites – Les Pirates de l’Escroc-Griffe

Lien vers la page du livre sur Amazon Page Amazon des « Terres Interdites »

Lien vers le site de l’auteur

Titre : Tome 1 du cycle des Pirates de l’Escroc-griffe – « Les terres Interdites »

Collection : Snark (numérique + impression à la demande)

Auteur : Jean-Sébastien Guillermou

Editeur : Editions Bragelonne

Nombre de pages : 466 pages en version papier selon le site de l’éditeur

 

Quatrième de couverture :

Lorsque Caboche, après s’être enfui de l’orphelinat militaire, part à la recherche de son père, il ne s’attendait certainement pas à rencontrer la compagnie de L’Escroc-Griffe et encore moins à monter à bord de leur bateau !

Connu pour n’avoir jamais réussi un abordage, l’équipage de Bretelle, vieux capitaine désabusé, ressemble plus à la troupe d’un cirque qu’à une bande de pirates.

Mais Caboche va les entraîner dans un voyage rocambolesque sur les Mers Turquoises, à la recherche d’un trésor mythique.

Une quête dangereuse puisqu’ils sont pourchassés par l’invincible et immortel Amiral-Fantôme, et qui les mènera jusqu’aux confins du Monde-Fleur, aux abords des mystérieuses Terres Interdites…

 

À lire absolument si on aime :

– La science-fantasy

C’est quoi, ça ?

C’est un savant mélange entre éléments de fantasy (magie, créatures exotiques, univers étrange et étonnant, entre autres choses) et science-fiction (je considère les « noiretefacts » comme un élément de science-fiction)

– Des personnages tous plus délirants les uns que les autres, avec un vrai passé dont l’influence se ressent tout au long du roman.

Mon préféré ? Tic-tac. Lisez cette chronique, vous comprendrez. J

– Un univers complet, fouillé, dont on sent qu’on découvrira les mystères un par un, au fil de l’intrigue et pas à la façon « encyclopédie ». C’est simple d’accès tout en étant complexe. Bravo !

 

À éviter si on cherche :

– À s’ennuyer ?

Alors là, oui, dans ce cas, je vous déconseille la lecture de ce roman. ^^’

 

Mon avis général :

Ce livre, je l’ai découvert à ses débuts, alors qu’il était encore loin d’être publié. C’était, je crois, en 2011 (mémoire défaillante, quand tu nous tiens !). Je venais de cliquer, par hasard et par mégarde, sur la page Facebook des « Pirates de l’Escroc-Griffe ».

J’ignorais encore, alors, dans quel guêpier je venais de mettre les pieds !

Car ce fut pour moi le début d’une immense aventure, celle de la bêta-lecture, d’abord (via le forum de cocyclics), et celle de mon (dur) apprentissage du métier d’écrivain, aussi.

Inutile de dire que j’ai suivi avec attention l’envolée de ce roman vers les rivages glorieux de l’édition. En l’occurrence, il a fini sa course dans le port de Bragelonne, maison d’édition renommée dans les genres de la fantasy, notamment.

Et en mars dernier, voilà que le premier tome sort enfin ! Joie, bonheur et falbala. Je me précipitais aussitôt sur l’ebook, en attendant de me procurer (sans doute un jour) la version papier (pour la dédicace ! Suivez un peu, dans le fond !).

 

Mon avis sur l’intrigue :

Autant vous le dire tout de suite, ça bouge pas mal dans ce roman. On suit les tribulations d’une bande de pirates au travers du « Monde-Fleur ».

Un monde étonnant, construit au sein même d’une fleur (elle doit être balèze, la bougresse) dont les pétales se referment pour la nuit.

Un monde où boire de la sève vous donne un étrange pouvoir (mais je n’en dirai pas davantage pour ne pas « déflorer » le mystère).

 

Mon avis sur les personnages :

Une bande de pirates, vous disais-je ? C’est leur rendre bien peu justice ! C’est une tribu, un assemblage hétéroclite de paumés, de désorientés, de rigolards, de soiffards (pour certains, en tout cas), avec son lot de lourds secrets et de trahisons.

Que dire de « Bretelle », le capitaine de tout ce beau monde, au bras gauche remplacé par une gatling à manivelle (vous avez bien lu !) tirant des billes sur ses ennemis.

De « Goowan », le Kazarsse, l’homme-lézard, et de son hydrodéon (instrument de musique rempli d’eau).

De « Caboche », jeune orphelin au tempérament de feu.

De « Biceps », un géant au sommeil encore plus lourd que lui-même !

De « l’Obus », un homme-canon ventriloque (vraiment ?) et de sa chaussette dénommée Tic-Tac (un personnage à part entière !).

 

Je vais m’arrêter là, ça va finir par tourner à la litanie. Sachez seulement que chacun des personnages est unique et bien campé, drôle, mystérieux, sombre, énergique, …

 

Mon avis sur l’univers :

Il est fouillé et d’allure grandiose, mais simple d’accès comme je le dis plus haut.

Simple, car on le découvre peu à peu en suivant les pas de l’équipage de l’Escroc-Griffe.

Simple, mais pas simpliste, très loin de là ! Il est bercé par ses légendes, parsemé d’îles mystérieuses, de créatures fantastiques et de sombres dangers. Pour ce qu’on en voit dans ce livre, l’univers est une franche réussite !

 

Le petit (grand) plus du livre : l’originalité !

J’ai de la chance. Ces derniers temps, je ne lis plus que des livres originaux et à l’univers fouillé, ou au ton décalé (une chronique est à venir sur « Une sombre histoire de sang » de Lise Journet, car je l’ai beaucoup aimé).

Et vous savez pourquoi, comment il se fait que j’ai cette chance ?

C’est très simple : j’essaye désormais de focaliser mes lectures sur les « jeunes auteurs » : ceux qui feront la littérature de demain et qui éclosent en ce moment même, pour notre plus grand plaisir à nous, lecteurs / lectrices !

Clairement, Jean-Sébastien fait partie de ces étoiles montantes.

 

En attendant mon prochain article (le partage de mon texte des « Plumes d’Asphodèle » de la semaine), je vous souhaite une bonne soirée. J

soutenir une auteure sur bibliocratie?

bandeau_paname

… et pourquoi pas, après tout?

Sans plus attendre, passons à l’actualité principale du jour :

Au sein du groupe où je travaille, il y a un certain nombre d’auteurs indépendants qui, comme moi, tentent de se faire « une place au soleil ».

Il y en a notamment une (celle qui m’intéresse aujourd’hui) qui travaille au sein de la filiale qui m’employait jusqu’à fin octobre dernier.

Vous voulez plus de détails ?

La filiale en question se situe rue d’Amsterdam, près de la gare Saint Lazare. J Cela devrait parler à certains d’entre vous. La suite devrait « toucher » davantage de monde.

Le nom de l’auteure ? (ou encore de « l’écrivaine » : quelle dénomination préférez-vous ?)

Eleanor Gabriel.

Voici sa photo, postée par ses soins sur le site « Bibliocratie » :

photo_eleanore_paname

Pourquoi je vous parle d’elle ?

C’est tout simple : elle a lancé il y a déjà quelques semaines une session de précommande de son nouveau livre « La bête de Paname ».

Ladite session s’achève le 17 mai prochain. Il ne reste donc plus que 4 jours !

À l’heure où je vous parle, 85 livres ont trouvé preneur, sur 100.

Pour être tout à fait clair avec vous, je vous parle bien de livres papier, pas d’ebooks.

Donc, si vous êtes amoureux de l’objet papier (c‘est votre droit) et qu’une descente dans les entrailles de la ville de Paris vous tente, n’hésitez plus !

Il ne s’agit pas de fantasy, ni de science-fiction, mais de la vie de tous les jours, vue au travers des yeux d’un « nouveau-venu ». Plusieurs courts extraits sont proposés à la lecture, au cas où vous vouliez vous faire une idée, avant de commander votre exemplaire.

Je vous préviens : je n’ai lu que les extraits ! Mais de ce que j’ai vu, le style m’a semblé intéressant : vif, nerveux, original.

Résumé

Un homme, sorti de nulle part et portant comme une fleur en boutonnière une âme profondément chevaleresque, décide un beau jour de venir découvrir le métro parisien.

Cette Bête de Paname, fidèle à sa mauvaise réputation, lui réservera surprises et rebondissements plus délirants les uns que les autres, plaçant sur sa route un artiste au talent étouffé dans l’ombre des couloirs du métro et au cœur brisé qu’il se mettra en tête de sauver.

C’est armé d’une naïveté à toute épreuve et d’un sens de l’observation quelque peu surréaliste qu’il découvrira, au travers de nombreux quiproquos, un univers décadent jonché de signes qu’il croira placés là pour le guider dans l’accomplissement de sa noble quête.

Quel est le tarif ?

14€, ce que je trouve raisonnable pour une version papier.

Pour en savoir plus : cliquez ici et dites-vous que c’est votre Bonne Action de la journée !

Même si vous n’êtes pas intéressés, de votre côté, n’hésitez à pas à partager l’url autour de vous et à relayer l’information : http://goo.gl/REbF76.

Autre sujet, pour en revenir au thème, plus personnel, de mon actuelle « frénésie d’écriture » :

J’ai participé, le week-end dernier, à un « marathon d’écriture ».

Cet événement s’appelait « les 24 heures de la nouvelle » et le principe était le suivant :

=> Écrire un texte en 24 heures, entre samedi 9 mai – 14h et dimanche 10 mai – 14h.

Tous les genres étaient acceptés (littérature dite « classique » ou « blanche », policier, thrillers, fantasy, science-fiction, etc.).

Certains textes publiés sur la page de l’événement sont très courts (le minimum accepté était d’environ 2 pages word). D’autres (dont le mien) sont plus longs.

En ce qui me concerne, ça a donné une nouvelle de 6 700 mots (environ 20 pages word) de fantasy, intitulé « Sous le regard torve de la lune bleue ». Je me permets de vous inviter à le découvrir, ainsi que les textes des autres auteurs publiés à l’occasion. C’est gratuit, profitez-en !

Cette semaine, j’ai aussi conclu mon texte sur « la naissance d »une fée »:

=> épisode 1/2

=> épisode 2/2

En parlant de gratuité, n’oubliez pas (ou apprenez-le. Il n’est jamais trop tard) qu’en vous rendant Ici, il est possible de recevoir, gratuitement et directement dans votre boite mail la version numérique (ebook : kobo / kindle / etc.), chacun des épisodes de mon roman de Science-Fiction dont le titre n’est autre que « le Chant de l’Arbre-Mère ».

Vous n’êtes pas directement concernés, puisqu’en tant que membre de ma newsletter, vous recevrez les ebooks en question.

En revanche, là encore, n’hésitez pas à faire tourner l’information autour de vous et partagez, si le cœur vous en dit, l’url suivante : http://goo.gl/nVYBE3.

Car plus il y a de fous, plus on rit !

Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite une bonne fin de journée et vous donne rendez-vous (si tout va bien) au 1er juin prochain.

Au plaisir de lire vos commentaires. 😉

Scalp / le tenancier.

La naissance d’une fée — épisode 2 / 2

Bonsoir !

Comme son titre l’indique, ce texte fait suite à « la naissance d’une fée – épisode 1/2« .

Pour rappel, j’avais écrit l’épisode 1 dans le cadre de l’atelier d’exercices d’écriture des Plumes d’Asphodèle. Il y a un nouvel atelier cette semaine, mais les mots étaient trop éloignés de l’univers « fantasy » pour que je puisse les exploiter pour conclure mon histoire de la naissance d’une fée. J’ai donc décidé d’écrire cette suite « hors atelier ».

Mais ne vous inquiétez pas ! J’écrirai AUSSI un texte pour les plumes, en utilisant les mots de la semaine. 🙂

Mais à présent, place au texte ! Je vous souhaite une bonne lecture, ainsi qu’une bonne soirée:

La naissance d’une fée, épisode 2/2

Après s’être réceptionnée à quelques mètres de Livianne, l’arachaure rejeta la tête en arrière pour émettre une série de claquements secs. Elle se précipita ensuite sur un premier œuf qu’elle transperça de ses crocs. Des bruits de succion se firent entendre et la fée assista, impuissante, au festin de la femme-araignée. Après quelques instants, la créature envoya la coquille se briser contre un rocher. Un embryon inerte, presque un bébé, glissa sur l’herbe. Il ne fallut que quelques secondes à la prédatrice pour le déchiqueter entre ses mandibules, ne laissant derrière elle qu’un cadavre mutilé.

L’arachaure tourna alors son attention vers un second œuf et le massacre se poursuivit ainsi de longues minutes avant que Livianne ne parvienne enfin à se redresser sans être prise d’un malaise. Le spectacle atroce des carcasses des nouveau-nés l’emplit de désespoir. Pourtant, l’un des œufs n’avait pas encore subi la faim dévorante de l’araignée et Livianne sentit ses forces lui revenir. Elle battit des ailes, s’enveloppa d’un écran de poussière magique et harangua son ennemie. Celle-ci se dirigeait déjà vers l’ultime survivante de la couvaison.

— Celui-là, tu ne l’auras pas, monstre !

L’arachaure tourna ses yeux de braise vers l’imprudente qui osait lui tenir tête. Elle émit un long crissement, fit quelques pas sur le côté, en arrière, puis bondit sur Livianne, passant à l’attaque sans crier gare. La fée s’envola au dernier instant, esquivant avec agilité les crocs mortels de son adversaire. La créature se retrouva immergée dans la poussière de Livianne. Celle-ci mit ses mains en porte-voix devant sa bouche et souffla dedans. Un vent puissant se leva, renforçant la magie qui entourait l’arachaure. Une multitude d’entailles ensanglantèrent son corps et elle cria de douleur. Ses jambes ployèrent sous son propre poids et il sembla qu’elle allait succomber, mais elle se propulsa vers le haut avec l’énergie du désespoir. Un long fil jaillit de son abdomen pour s’enrouler autour d’une branche d’arbre. En un éclair, l’araignée était hors d’atteinte. Ses yeux se fixèrent sur Livianne, qui hésita un instant de trop et ne put échapper à la toile que l’arachaure projeta tout à coup dans sa direction.

Ses ailes engluées, prisonnière d’une gangue plus solide que du métal, la fée vint s’écraser à terre, la tête la première. Lorsqu’elle rouvrit les paupières, un voile noir lui obscurcissait le champ de vision et ses tempes battaient sous l’effet d’une atroce souffrance. Les mâchoires de l’araignée se refermèrent dans son cou et Livianne vomit, sans rien pouvoir faire pour s’en empêcher. Vaincue, elle se détendit, tandis que sa prédatrice s’apprêtait à lui donner le coup de grâce. Mais au tout dernier instant, une violente bourrasque se saisit de la créature et de sa proie et les expédia en l’air.

Livianne crut qu’elle allait percuter le sol, mais un filet invisible la soutint et la déposa sur l’herbe avec douceur. Puis, des mains la délivrèrent de la toile qui l’enserrait. Lorsqu’elle reprit conscience, plusieurs fées l’entouraient. Elle voulut se relever, mais ses jambes la trahirent et elle s’écroula tel un pantin sans fil. Ses sœurs la fixèrent, au désarroi. L’une d’elles s’approcha et recouvrit Livianne de sa poussière. Elle se sentit mieux, un instant, mais le froid glacial qui s’insinuait peu à peu dans ses membres refusa de céder du terrain. Au contraire, il s’étendit aux ailes, qui retombèrent à terre. Livianne tenta de les faire battre, une fois, deux fois, mais en vain.

Je vais mourir ?

Au moment où elle comprit enfin ce qui lui arrivait, elle vit le corps désarticulé de l’arachaure : la créature gisait à côté de l’œuf resté intact. Livianne rassembla ses dernières forces et rampa dans sa direction. Interloquées, ses sœurs l’accompagnèrent, lui faisant sans s’être concertées une procession funèbre empreinte de respect et de discrétion.

Procédant par étapes pour s’économises, Livianne longea le cadavre de l’araignée. Celle-ci semblait l’observer. Si elle avait tendu le bras, Livianne aurait pu la toucher, mais elle se contint. Au contraire, se détournant de celle qui l’avait brisé, elle continua sa lente progression jusqu’à atteindre l’unique survivant du massacre. Prise d’une soudaine impulsion, elle enlaça l’œuf et pleura en silence.

Les sœurs de Livianne chuchotèrent, mais elles ne firent rien pour empêcher ce qu’il advint ensuite. Car peu à peu, les larmes de Livianne se changèrent en un diamant aux mille facettes.

— Un joyau-âme, murmura l’une des fées, empli d’une secrète admiration pour la mourante.

Comme la vie quittait Livianne, l’étoile pénétra l’œuf. Après quelques instants, une douce lueur le baigna de l’intérieur et la forme qu’il renfermait s’agita. Des fissures s’étendirent à sa surface et il s’ouvrit soudain. Le nouveau-né se retrouva allongé sur le sol et il leva les mains vers le ciel en gazouillant. Deux paires d’ailes chatoyantes et dorées se déployèrent dans son dos et lui firent un cocon de lumière. Seuls ses yeux, aux prunelles violettes, demeurèrent visibles au travers de ses élytres.

L’une des sœurs qui avaient tenté de sauver Livianne s’approcha de l’enfant-fée. En quelques battements d’ailes, elle l’enveloppa d’une fine poussière pour lui souhaiter la bienvenue.

— Tu t’appelleras Luynivianne, car Livianne t’a protégée. Tu es désormais une féérique. Le joyau-âme confié à ta garde a développé le don que tu renfermais en toi, qui semblait pourtant prêt à s’étioler avant même ta naissance. Mon nom est Dranil et je ferai tout pour te montrer la voie, jusqu’à mon départ pour les rives de la mort.

L’enfant-fée regarda la femme qui venait de parler, puis elle lui sourit et lui tendit les mains. Dranil se pencha en avant et l’enlaça.

Le cycle de la vie continuait sur sa lancée, imperturbable.

 FIN

Ma participation aux 24h de la nouvelle, version 2015

Bonjour tout le monde !

Je participe donc, cette année encore, aux 24 heures de la nouvelle.

La contrainte qui a été tirée au sort il y a une heure est la suivante:

“L’histoire doit intégrer un lieu abandonné depuis un certain temps. Que ce soit juste une pièce oubliée, un château en ruine, une ancienne station de métro désaffectée ou encore un vieux jardin en friche par exemple.”

Pour le moment, je n’ai pas encore vraiment d’intrigue. Pour cette nouvelle, j’ai décidé de me focaliser sur les personnages principaux. J’ai donc créé 3 fiches de personnages.

Sur cet article, je partagerai avec vous, au fil de l’eau, mes avancées en terme de préparation « pré-écriture ».

Je tâcherai de ne pas révéler l’intrigue, bien entendu.

Je vais commencer par partager avec vous mes fiches de personnages:

Il me reste à déterminer les adversaires à opposer à mes trois héros.

Sous le regard torve de la lune bleue

Crédits Illustration: RGDraw

Personnages :

Naphtalina, magicienne irascible et famélique

Nota : la naphtaline est très toxique pour les êtres vivants et ne sens pas très bon !

Explication du choix du nom :

À sa naissance, son père a trouvé que « tout cela sentait si mauvais qu’il m’a semblé, un instant, qu’un rongeur quelconque était mort sous le lit. Et à en croire le boucan que les nuisibles ont fait dans la pièce avant de s’enfuir, je me suis dit : « ce bébé est plus efficace à lui seul qu’un bon quintal de naphtaline ! »

Et il n’a pas eu tort. Depuis, Naphtalina s’est spécialisée dans la chasse aux animaux dangereux, ou tout simplement nuisibles pour l’homme, grâce à ses puissants pouvoirs magiques basés sur la concentration et le « vouloir ». Car « le vouloir, c’est le pouvoir ! »

Physique malingre, émaciée, mais pas ingrat pour autant. On la croit tout le temps malade, voire mourante, mais elle est comme le phénix : c’est quand elle est au plus mal qu’elle se révèle dans toute sa puissance.

Cheveux blonds très fins, presque blancs. Visage rond comme une lune.

S’habille à l’orientale : tunique serrée en haut (peu de poitrine) et pantalons de fine soie en bas (tissu importé de la lointaine et orientale Outzekie).

Ses armes favorites : son humour noir, sa langue acérée et ses sortilèges, pas forcément dans cet ordre.

Couleurs favorites : ocre et bleu délavé.


 Jack Torgrain, faux nain, vrai petit homme drogué à la bière à la cerise

Originaire des provinces de l’est du Haut-Gandar, accolées à la seconde épine dorsale du monde (les monts ébréchés)

À force de subir les moqueries de ses camarades, qui raillent tous sa petite taille, il finit par se prendre lui-même pour un nain, descendant des anciens clans des monts Galgoths, véritable épine dorsale du monde.

Depuis qu’il est majeur, il boit de la bière à la cerise qu’il distille lui-même, après avoir lu un antique manuel rédigé par de vrais nains Galgothiens.

Sur sa cotte de maille sont cousues de multiples bourses, autour de sa taille, dans lesquelles il range son matériel essentiel : pipe en bois, blague à tabac, briquet à l’amadou.

Sans oublier, dans son sac à dos : le matériel nécessaire pour distiller son alcool à la cerise ou pour faire de bons petits plats, selon les occasions.

Vêtu en permanence soit d’une cotte de maille, soit d’une tunique aux mailles argentées, ressemblant à s’y méprendre à une tunique de maille.

Ses armes favorites : haches de lancer, hache de guerre à double lame, marteau de guerre.

Couleurs favorites : gris métal, rouge cerise

 

Gérald Massapena, faux elfe, vrai humain cleptomane

Originaire des provinces du sud du Bas-Gandar, région côtière en proie à la piraterie. Il a appris très jeune à se débrouiller par lui-même. Malgré sa grande taille (1m80), il a su développer un vrai talent de voleur à la tire, ajoutant ainsi à sa propension naturelle à la cleptomanie.

Parvenu à l’âge adulte, il a décidé de se faire passer pour un elfe des forêts, qui habitent les provinces de l’ouest du Moyen-Gandar.

Il a donc contacté un mage spécialisé dans la Maegikus Aesthetikus, qui lui a tiré les oreilles en pointe, a étiré ses paupières en amande et les a piqueté d’or. Ses cheveux sont aussi devenus nettement plus blonds et il a gagné en grâce « naturelle ». Malheureusement, ses manières sont restées celles d’un homme.

Privilégie les vêtements resserrés, lui permettant une meilleure liberté de mouvement et une plus grande discrétion.

Ses armes favorites : la dague et l’arc.

Couleurs favorites : vert et argenté

L’Ombre (ou le Démombre) :

Forme sombre, éthérée, emprisonnée au fond de l’antique cité de Garganth.

Cette créature est protégée par les hommes-brouillards, qui lui vouent un culte morbide. Ils ne rêvent que d’une chose : la libérer de ses chaînes. Y parviendront-ils ?

Sa nature est mystérieuse et nul ne sait si elle est maléfique ou bénéfique. Elle détient de grands pouvoirs, notamment celui d’influer sur les créatures et les êtres qui l’entourent, bien que d’une façon très limitée tant qu’elle est prisonnière du château délabré. Elle promet monts et merveilles à qui la libérerait, mais personne ne peut pénétrer dans le château sans mourir aussitôt.

Problème : le château renferme également un artefact dont la prophétesse a besoin pour survivre.

Les hommes-brouillards :

Ainsi dénommés car depuis qu’ils ont choisi de s’installer aux alentours du vieux château, leur corps semble avoir perdu une partie de sa substance. Les contours de leurs corps sont parfois brouillés et des rumeurs leur prêtent des capacités de passe-murailles.

Leur chef, Guillaume de Lones, s’est taillé une solide réputation de nécromancien, après avoir suivi les enseignements de l’école de magie de Gaash. Son blason : un dragon rampant surmonté d’un crâne ricanant.

De grande taille, longiligne, il aurait des ascendances elfiques, ce qui expliquerait son affinité avec la magie. Il est d’une pâleur cadavérique. Nul ne sait pourquoi ni lui, ni ses hommes-brouillards, ne sont attaqués par les goules.

Lune, la prophétesse :

Immergée dans une bulle d’eau, au cœur de la cité volante de Panarge, elle préside à la destinée du monde.

La prophétesse actuelle, « Lune »,  ressemble désormais plus à un cadavre pourrissant qu’à une divine prophétesse. En effet, tous les deux cent ans, une fleur sacrée de Tiara éclot, du sein de laquelle surgit à chaque fois une nouvelle prophétesse. Le bébé doit être placé, peu après la naissance, dans la même bulle d’eau que la prophétesse vieillissante. Cette dernière transmet alors ses pouvoirs à la nouvelle prophétesse, qui la remplace aussitôt.

Malheureusement, cela fait désormais trois-cent soixante dix ans que Lune survit, car la précédente fleur de Tiara a été détruite par l’arrivée de mystérieux vaisseaux d’outre-monde, en forme d’épée, dont jaillit une foule d’humains porteurs d’armes projetant d’étranges rayons mortels.

Peu après leur arrivée, cependant, la destruction de la fleur de Tiara a produit une onde de choc de magie négative qui les a tous changés en goules immortelles, leur faisant perdre toute conscience d’eux-mêmes et de leur passé.

Il est désormais temps de préparer la venue du prochain élu légendaire qui, seul, pourra aider la prochaine prophétesse à naître. Pour cela, la prophétesse a besoin de la boussole d’orichalque qui a été perdu dans le château de Garganth au moment de l’arrivée des étrangers.

Cette boussole désignera le prochain élu, qui devra être baigné par les rayons de la lune bleue aussitôt après sa naissance.

Il ne me reste plus qu’à mettre en place l’intrigue, à présent ! Mais là, ce sera motus et bouche cousue. Je me permettrai juste ce petit pitch rapide :

Je vais vous conter la quête de Jack, Gérald et Naphta, à la recherche de la Boussole d’Orichalque.

[EDIT]: il est 1h10 de matin, j’ai achevé le premier jet de mon texte avec 6 624 mots. 🙂 Demain, il sera toujours temps de passer le texte à la moulinette d’antidote et tout ça.

Bonne nuit tout le monde !

[EDIT2]: il est 8h11 du matin, je suis debout et un peu fatigué, faut avouer. bref, il est temps de relire / corriger.

Second passage sur le texte : mes réflexions nocturnes m’ont fait me rendre compte qu’il y avait peut-être un point ou deux à améliorer dans le texte. J’ai donc défini quelques éléments à regarder avec attention lors de cette relecture de « À l’ombre de la boussole… »

1/ Le relire pour voir si les personnages sont bien décrits et les notions bien expliquées à leur première apparition.

2/ En rajouter un peu au rôle de Gérald, qui semble le moins utile des trois membres du petit groupe.

3/ En rajouter un peu sur le côté « en ruines » du château.

4/ Traquer les répétitions : il y en a un peu plus de 220 au compteur, à la fin du premier jet, sur 6 600 mots, ce qui est fort honorable, selon moi. Par contre, j’ai pas mal répété le mot « château ».

[EDIT3]: au final, il reste 80 répétitions et le texte a grossi jusqu’à atteindre 6 750 mots.

J’en resterai là. Je n’ai plus qu’à mettre le post à jour sur le site des 24 heures de la nouvelle, puis à attendre la validation par l’équipe en charge de ce beau projet pour vous donner, enfin, le lien qui vous permettra de lire « Sous le regard torve de la lune bleue – À l’ombre de la boussole ».

[EDIT final]: voici dont l’url tant attendue de ma participation aux 24h de la nouvelle: ICI

Comment organiser l’écriture d’un roman – suite et fin

Nous avons vu avant-hier (ici) comment j’en étais venu à imaginer une façon efficace (pour moi, en tout cas, mais pourquoi pas pour vous aussi ?) d’écrire un roman.

Puis, hier (ici) , j’ai décrit la façon dont j’avais échoué, par le passé, à écrire un roman, avant d’aborder la façon générale dont je m’y suis pris l’an dernier, pour l’écriture du tome 1 (à paraître début ou mi 2016 en auto-édition) des Terres Sombres.

Aujourd’hui, nous allons rentrer dans les détails (et conclure !).

Pour rappel, nous avons donc comme matériaux de base :

— Une intrigue générale synthétique

— La scission de cette intrigue générale en six parties distinctes prévues pour tenir en 10 000 mots environ, mais dont le synopsis reste encore volontairement vague à ce stade (quelques phrases, des actions, des personnages à faire figurer, des morceaux de dialogue, etc.)

— Des fiches détaillées de personnages (y compris leur passé)

— Une volonté de fer !

Après avoir rassemblé tous ces éléments, j’ai donc défini le scénario (d’une façon nettement plus structurée, à présent) des deux premiers épisodes.

J’insiste sur ce point : il s’agissait de « synopsiser » uniquement les deux premiers épisodes ! L’idée étant d’éviter de s’épuiser en synopsis en voulant à tout prix TOUT détailler, jusqu’au mot « FIN », et ce, avant même d’avoir jeté la première ligne de premier jet sur le traitement de texte.

Puis, j’ai entamé le premier jet (toujours des deux premiers épisodes uniquement) et ce n’est qu’une fois les deux épisodes achevés, relus et corrigés (y compris la traque des répétitions), que je suis passé à l’écriture détaillée du scénario des deux épisodes suivants, et ainsi de suite !

Un avantage indéniable à cette technique, c’est que ça me permet d’alterner les différentes phases de l’écriture, à savoir :

1/ Premier jet : souvent un moment de bonheur, quand on ne s’appesantit pas trop sur les défauts inhérents à cette phase de l’écriture.

2/ Relecture : déjà plus fastidieux, puisqu’on le connaît bien, son texte !

3/ Corrections de base : reformulations diverses, traque des répétitions, etc…

4/ Corrections suite aux retours des lecteurs-tests / alpha-lecteurs / bêta-lecteurs

Alterner ces phases permet d’éviter l’écueil « montagne insurmontable / escalade de l’Everest » au moment de se coltiner (le mot est faible) la relecture / les corrections / l’élimination des répétitions d’un énorme bloc de 500 000 / 750 000 / 1 000 000 de caractères (espaces compris ou non, on s’en fout bien, à ce niveau).

Franchement, vous voulez mon avis ? Me dire que je vais devoir réduire les 10 000 répétitions de mon roman de 200 000 mots me bloquerait irrémédiablement. Alors que me frotter aux 500 répétitions de mon épisode de 10 000 mots, ça oui, je suis capable de l’envisager. Pourtant, une fois que vous aurez écrit 20 épisodes, vous aurez effectué exactement la même somme de travail ! Sauf que vous ne l’aurez pas vu passer, ce travail.

En synthèse : alterner les phases de travail permet de réduire le temps à passer sur chacune d’entre elles.

Autre avantage : cela me permet aussi de réduire le travail nécessaire en amont (2 épisodes à synopsiser et non pas 6, voire plus si affinité).

Je suis donc en mesure de me mettre plus rapidement à l’écriture à proprement parler !

Scinder les phases d’écriture détaillée de mes synopsis me permet aussi d’intégrer plus facilement dans le scénario des événements ou des personnages non prévus initialement (et ça m’arrive fréquemment).

N’oubliez pas : le texte « en aval » (qui n’existe à cet instant que sous la forme d’un rapide et encore très synthétique synopsis) est quand même plus simple que de corriger un texte que vous avez déjà rédigé.

Les résultats :

Avec cette technique, j’ai terminé un roman de près de 55 000 mots en trois ou quatre mois l’an passé, sans me lasser un seul instant. Sur mon précédent roman, j’avais fini par jeter l’éponge au bout de cinq ans.

Ça fait tout de même un sacré distinguo, non ?

Cette année, avec cette technique, je suis en passe de terminer la rédaction d’un nouveau roman (de près de 80 000 mots, cette fois-ci) en à peine plus de cinq mois.

Là où je pense que ma « technique » est universelle, c’est qu’elle peut se résumer à ces petites phrases toutes simples :

 

1/ Achetez-vous de la colle à cul !

Hé oui, il faut savoir rester vissé sur sa chaise et écrire, tout simplement. Trouvez l’endroit où vous sentez le plus à l’aise, faites taire cette petite voix qui vous dit que vous avez d’autres trucs à faire plus important, et écrivez !

2/ Ne regardez pas la montagne, focalisez-vous sur le chemin à vos pieds !

Encore une fois, « à chaque jour suffit sa peine », non ? Vous verrez, à la fin, vous serez surpris d’avoir écrit tant de mots quand vous les mettrez bout à bout.

Soit dit en passant, il n’y a pas que lors de l’écriture d’un roman qu’il peut être utile de « diviser une tâche insurmontable en plus petites tâches ». Je pense que ça peut s’adapter à tout. Voyez cet article de blog ! J’aurais pu vous assommer avec ses plus de 3 000 mots en une seule fois, avant-hier. Auriez-vous apprécié ? Je ne crois pas. Les journées ne font que vingt-quatre heures et ont a tous trop de choses à faire.

De plus, cela apporte à mon blog une visibilité supplémentaire, car étalée sur trois jours.

Je pense d’ailleurs que c’est aussi valable pour des publications sur Amazon, par exemple. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que je divise mes romans en épisodes, désormais : ainsi, je peux proposer à la vente des épisodes à publication mensuelle. Je vais me lancer dans cette méthode de publication à compter du 15 juillet prochain, pour mon projet du « Chant de l’Arbre-Mère »

N’oubliez d’ailleurs pas que vous pouvez toujours vous procurer gratuitement ce roman-feuilleton en vous rendant ici, sous la forme d’une souscription : vous recevrez les épisodes 2 semaines avant publication, directement dans votre boite mail)

C’est même vrai en terme de prix. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il me semble que davantage de gens sont prêts à payer 0,99€ pour une nouvelle de 20 pages que 9,99€ pour un petit roman de 200 pages.

De la même façon, et dans un domaine différent, il me semble bien que les petits appartements ont un coût de location au m² supérieur à celui des plus grands appartements (de même standing, bien sûr. Comparons ce qui est comparable).

Pourquoi les portions individuelles se sont-elles autant développées, selon vous ? Bien sûr, il y a le fait qu’on vit plus longtemps seul chez soi qu’avant. Mais à mon avis, s’y ajoute la crainte de trop débourser d’un coup.

Bref, je scinde mes romans, non pas seulement pour une question d’organisation, mais aussi de pricing et d’accessibilité. Je tiens à ce que toutes les bourses puissent s’offrir mes épisodes. C’est d’ailleurs pour cette raison aussi (et par esprit marketing, avouons le) que le premier épisode du « Chant de l’Arbre-Mère » est prépublié sur Wattpad et qu’il sera disponible à titre gratuit sur les plateformes telles Amazon.

3/ Alternez les phases !

Premier jet / relecture / corrections / re-relecture / re-corrections / etc.

Qu’on les apprécie ou pas (là, ça dépend des gens. Moi, je préfère le premier jet), toutes ces phases sont nécessaires. Divisez-les et vous régnerez. Regroupez-les et elles vous écraseront sous le poids de la procrastination et du sentiment éventuel de culpabilité.

Enfin, dernier conseil :

4/ Quand vous premier-jetisez, coupez vous du monde !

Ou presque, en tout cas. Rien de plus déconcentrant que d’entendre les alertes Facebook ou de messagerie.

Pour éviter ce problème des sollicitations extérieures, jusqu’à l’année dernière, j’écrivais d’abord sur papier (ordinateur coupé) puis je recopiais. Durant cette phase de recopie, focalisation sur le texte aidant, je n’étais que très peu déconcentré même en cas de biiip Facebookien. Cependant, et malgré les quelques avantages que je trouvais à écrire d’abord sur papier, j’ai fini par me dire que ça me prenait trop de temps.

J’ai donc réquisitionné mon mini ordi (un eee-pc de faible puissance). Impossible de jouer dessus, même internet rame à mort. En outre, depuis janvier, encore une fois, j’ai quatre heures de trajet maison-travail chaque jour. Ça peut sembler beaucoup (non, ça peut semble énorme !), mais quand on y pense, au cours de ces trajets, je n’ai pas internet. Qui plus est, je suis assis. Casque dans les oreilles, je pose mon sac à dos sur mes genoux, mon ordi-mini sur ledit sac, et hop, dans ma bulle !

Et là, j’écris. Entre lundi matin et mardi soir, en deux allers-retours, donc, j’ai jeté près de 8 000 mots sur le traitement de texte. Elle est pas belle, la vie ?

« FIN ».

Vous voyez, je ne vous avais pas menti : le voilà, le mot « FIN ».

Tous ces conseils sont à prendre ou à laisser, ou encore à adapter librement, cela va sans dire.

Mais une chose est sûre : ces conseils que je viens d’énumérer me paraissent simplement « de bon sens » et je pense sincèrement qu’ils peuvent s’appliquer à beaucoup de cas différents du mien, vous ne trouvez pas ?

Alors… À bon entendeur ! 😉

PS: vous avez aimé cet article? Si c’est le cas, je suis sûr que ça peut intéresser les gens qui vous entourent, dans ce cas, alors n’hésitez pas à commenter ou à partager. 🙂 Merci pour l’auteur ! 😀

Vous n’avez pas aimé cet article? Dites nous pourquoi: c’est par l’acceptation de la critique constructive qu’on progresse!

Bien à vous.

 

Pour lire la première partie de cet article, cliquez ICI.

Pour lire la seconde partie de cet article, cliquez ICI.