Free Hugs for children

J’ai écrit ce court texte (moins de 500 mots) avec, en tête, la tragédie qui vient de frapper des écoles de Peshawar au Pakistan. Pour autant, j’ai opté pour un ton léger « léger ». Il s’agit donc d’un texte en lien (très très) indirect avec cet événement terrible, incompréhensible, inhumain (ou trop humain?)… En mémoire de…

 

La société « Free Hugs for children » a encore frappé – News du 16/12/2014

La petite ville de Ruelles Malappart est en émoi, ce soir. Plus tôt dans la journée, un commando de six membres du collectif « Free Hugs for children » (« câlins gratuits pour enfants », note du traducteur) a fait successivement irruption dans plusieurs écoles (de la maternelle au collège) du centre-ville. Ils ont finalement été mis aux arrêts et déférés à la prison de Belleville sur murets, dans l’attente de leur procès.

Les faits sont accablants : pas un des enfants des écoles concernées n’a été épargné. Il ne reste qu’à espérer que le souvenir de cette terrible journée reste le moins longtemps possible vivace en leur mémoire.

Jacques, parent d’un élève de grande section, exprime sa colère auprès de notre micro-trottoir à la grille d’entrée de l’école maternelle du petit Saint-André.

— C’est inadmissible. « Free Hugs for Children » est clairement une organisation terroriste, voire une secte, qu’il convient d’interdire de toute urgence. Combien de victimes avant que les autorités ne réagissent pour de bon ? Aujourd’hui, mon fils de neuf ans a reçu un innocent câlin et un bisou sur la joue de la part d’un parfait inconnu. Ces individus sans scrupules se permettent de nous jeter à la figure un jugement moral sur la façon dont il conviendrait d’élever les enfants, et c’est tout bonnement inqualifiable ! Je travaille plus de dix heures par jour, et c’est pareil pour ma femme. Comment allons-nous bien pouvoir expliquer à Nicolas que, non, nous n’avons pas le temps de lui faire un câlin ni de lui dire que nous l’aimons ? Ce sont toutes les bases de notre société de l’hyperconsumérisme qui sont foulées aux pieds par ces irresponsables ! Moi je dis que dans ce genre de cas, il faudrait pouvoir remettre en vigueur la peine de mort…

 

Afin d’apporter un éclairage scientifique sur cette affaire, nous avons demandé à l’expert-éleveur Jacques Sandoux de nous exposer son point de vue :

— Je peux comprendre que certains parents se sentent désemparés face à une telle violence. Notre société a perdu l’habitude des manifestations gratuites de gentillesse, voire d’amour pour notre prochain. L’individualisme a prouvé, par sa résilience en tant que modèle de société, qu’il pouvait résoudre tous les maux du siècle. Il est avéré que lorsque plus personne ne se tourne vers les autres en cas de problème, ceux-ci disparaissent comme par enchantement. Les actions du collectif « FHC » sont donc clairement une régression, un terrible retour en arrière dans l’évolution naturelle de l’humanité vers plus d’égoïsme, plus d’individualisme, donc plus d’autonomie et d’épanouissement personnel. Il faudrait, pour résumer la situation, que ces hommes et femmes mûrissent enfin. Sans aller jusqu’à demander le rétablissement de la peine de mort, je pense que nous pourrions rouvrir certains centres de rééducation par le travail, ou Goulags. Si le gouvernement fait un pas dans cette direction, qu’il sache que je me sens prêt à assurer la direction du comité chargé d’œuvrer à la sécurisation de notre système éducatif, économique et sociétal.

C’était Pascal Bléval, pour BlévalNews…