Promouvoir ses livres et les rendre visibles sur internet et ailleurs – partie 2/2

JOUR n° 1 :

1/ Promotion avant / pendant / après la publication

2/ Perma-gratuité

3/ De l’intérêt de créer un site internet

 

JOUR n° 2 : (vous y êtes)

1/ De l’intérêt d’une newsletter

2/ Les promos Facebook et Twitter

3/ Les mots-clés de vos ebooks vendus sur Amazon

4/ Variations sur un même thème : l’uniformité des campagnes de publicité est un tue-client.

5/ La multiplication des points de vente : bon plan, ou fausse bonne idée ?

6/ Un petit zoom sur le livre papier

7/ Zoom sur la « presse-papier », les SP (livres papiers), la communication « tradi ».

8/ Travail croisé entre illustrateur et auteur

Conclusion.

 

Or donc, Hier, nous avons commencé à étudier comment un livre pouvait être rendu un peu plus visible sur la toile.

Nous avons abordé le sujet des opérations marketings pouvant être opérées avant / pendant / après la publication (sans prétendre à l’exhaustivité), puis la notion de perma-gratuité, avant d’évoquer la mise en place d’un site internet.

Aujourd’hui, nous allons rapidement embrayer sur d’autres méthodes, notamment la mise en place d’une newsletter. C’est quoi donc ? C’est ce que nous allons voir ensemble dès à présent :

 

1/ Mettez rapidement en place votre newsletter et soignez la bien :

Faites mieux que moi, inspirez-vous plutôt de Nathalie Bagadey (http://www.nathaliebagadey.fr/) ! (tiens, bon exemple de pub pour le site d’un autre auteur !)

Vous pouvez utiliser mailchimp (mon choix, gratuit jusqu’à 2000 abonnés) ou aweber, ou d’autres que je ne connais pas.

À quoi sert une newsletter ? Elle est la passerelle entre vos clients et vous. Ce lien qui fait que vous pratiquez la vente directe et qui vous permet donc d’être plus efficace, normalement, qu’en vous contentant de lâcher votre œuvre sur Amazon et de serrer les fesses et les dents en espérant que les lecteurs vous repéreront.

Elle sert aussi à informer vos lecteurs de vos promos (et de celles de vos confrères publiant dans le même genre que le vôtre ! promotions croisées = succès assuré ! enfin, peut-être ^^ ), de l’avancement de vos projets. Par son intermédiaire, vous pouvez poser des questions à vos lecteurs, savoir ce qui les motive, les intéresse, etc.

En un mot, vous gagnez en « Proximité » ! Le commerce « direct », ça vous parle ? Sans intermédiaires ? On est en plein dedans, surtout si vous êtes capables de vendre via votre propre site. Directement du producteur au consommateur !

Si vous parvenez à impliquer vos lecteurs et à les transformer en fans, c’est gagné ! Ils relaieront la « bonne parole » et la foule de vos fidèles apôtres grossira avec le temps. Sinon, préparez-vous à quelques années de vaches maigres, hélas…

 

2/ Les promos Facebook et Twitter ?

Non. Oubliez pour le moment, vous n’êtes pas assez connus ^^ Paradoxal, n’est-ce pas ? Vous aurez beau mettre un joli bandeau sous le nez de 10 000 « personnes », si vous n’êtes pas un minimum connu (çàd : si vous êtes trop bas dans les classements, et que vous ne disposez pas déjà d’une bonne « fan base » — vous savez, ces gens qui relaieront votre pub facebook ?), votre message ne sera pas relayé (hé non !) et n’atteindra donc pas grand monde. Mais ça vous coûtera de l’argent, par contre.

Je vous rappelle que nous parlons de Facebook, là. Vous êtes concentré sur les pubs et pages « suggérées » quand vous surfez sur Facebook, vous ?

Idem sur Twitter, mais en pire. Les tweets passent tellement vite qu’ils ne laissent pas forcément beaucoup de traces de leur passage…

Si vous voulez absolument utiliser les pubs Facebook, dirigez plutôt les clics vers le lien permettant l’inscription à votre newsletter plutôt que vers votre page auteur Amazon / iggybook / iobooklaunch / etc.

Pourquoi ? Parce qu’une fois que les gens sont abonnés à votre newsletter, vous pouvez leur parler, donc les « appâter », chose que vous ne pouvez PAS faire avec vos éventuels clients Amazon. Forcément, puisque vous ne savez pas de qui il s’agit, vous ne pouvez donc PAS les contacter, contrairement aux abonnés de votre newsletter.

En plus, avec un peu de chance, une partie liront le cadeau que vous envoyez à vos nouveaux abonnés et du coup ils se prendront d’amour pour votre style et achèteront peut-être votre prochaine publication / vos précédentes publications.

Les autres, pas convaincus :

1/ se désabonneront (au revoir ! J)

2/ ne mettront probablement pas de commentaires négatifs sur Amazon puisqu’ils ne vous auront pas découvert via Amazon mais via votre newsletter. Ils ne seront donc pas un handicap. C’est le défaut de la perma-gratuité : des gens téléchargeront votre publication, alors qu’ils ne l’auraient pas fait si vous aviez été « payant ». Certains n’aimeront pas et vous le feront savoir. Ce n’est pas parce que c’est gratuit qu’un lecteur ne sera pas virulent s’il déteste. ^^

 

3/ Apprenez à jouer avec les mots clés de vos ebooks vendus sur Amazon :

J’ai appris pas mal de choses à ce sujet avec le livre de Nick Stephenson (Supercharge your kindle sales : simple strategies to boost (…) ). J’ai appris des trucs sur la façon de gérer les mots clés et la présentation de mes « Chroniques d’une humanité augmentée », notamment qu’il valait mieux l’allonger au maximum. Il semblerait qu’Amazon ne prenne pas en compte (ou qu’il prenne « moins » en compte) les descriptions trop courtes.

En synthèse, Amazon n’est autre qu’un gigantesque moteur de recherche et il s’agit d’accroître vos chances d’apparaître en tête de liste dans les classements qui ne sont pas liés au nombre de ventes, mais à la pertinence de votre livre par rapport aux mots clés entrés par le lecteur potentiel.

Pendant que j’y pense, il existe un outil permettant de voir l’évolution de votre classement avec le temps : il s’agit de la plateforme Authorcentral, qui n’est autre que la plateforme sur laquelle se trouve votre page auteur Amazon (la mienne se trouve ICI) !

Il me reste à lire le livre « let’s get digital » de David Gaughran. Il a l’air très complet lui aussi, mais je ne peux évidemment pas vous garantir qu’il changera votre vie, ne l’ayant pas encore lu.

 

4/ Variez vos moyens de communication :

a/ J’ai vu passer récemment une initiative intéressante (un « quizz ninja »), à l’initiative de Marie-Bo. Il s’agit, via un quizz, de faire découvrir des auteurs indépendants.

En tant qu’auteur, il est possible d’y participer ! Cliquez ICI pour savoir comment faire.

b/ Bruno Challard, de son côté, a lancé une foire aux cadeaux des auto-édités.

c/ Des campagnes de communication croisées peuvent être organisées entre 2 auteurs, chacun parlant dans sa newsletter de son confrère, de façon à motiver ses abonnés à s’abonner aussi chez le confrère. Bien sûr, ça fonctionnera mieux si les deux auteurs ont un univers / un genre similaire. Vous pourriez même permettre à vos abonnés de télécharger l’ebook d’un autre auteur (avec sa permission, bien sûr) ! L’idée étant de ne pas passer votre temps à vous vendre, vous, mais que vous n’hésitez pas à aider vos confrères.

d/ Donnez de petites informations sur votre livre sans en avoir l’air (hé, vous avez vu, j’ai fait x ventes / j’ai eu tel commentaire à tel endroit, qu’en pensez-vous ? / J’hésite entre telle et telle couverture, que me conseillez-vous ? / etc.

L’idée étant d’impliquer vos contacts dans la vie de votre livre, mais sans leur dire « achetez-le ! ». Certains vous l’achèteront peut-être, ou peut-être pas, qui sait ?

Mais surtout, par pitié, ne faites pas de tabassage en règle de vos contacts ! ^^

 

5/ Multiplier les points de vente, ou pas ?

Alors là, c’est une bonne question ! Les avis divergents.

Avantage de la multiplication des points de vente : vous « touchez » plus de clients potentiels.

Avantage de publier de façon exclusive sur une unique plateforme : vous pouvez concentrer vos efforts en termes de communication et vous accroissez a priori plus rapidement votre visibilité.

 

Exemples de plateformes :

Amazon

Google Play

Itunes (pas facile de vendre en direct chez eux : il faut obligatoirement avoir un mac. Étrange, non ? Sinon, vous pouvez vendre sur leur plateforme via smashword)

Iggybook

Fnac (via kobo)

Immatériel (mais il faut passer par une maison d’édition, je crois bien)

Votre propre site internet (via woocommerce pour wordpress, par exemple, avec paiements par paypal : attention à leurs frais !)

www.bod.fr

www.lulu.com

(… j’en oublie sûrement…)

Electre et Dilicom sont deux bases qui alimentent les libraires et permettent donc d’accéder à ces points de vente.

Attention : dans le cas d’Electre, même s’il est possible d’y accéder en tant qu’auto-édité, il semble que vous allez devoir leur « montrer patte blanche ». Voire même forcer la main aux responsables d’Electre en leur envoyant votre livre pour leur prouver votre professionnalisme.

Pour ce qui est de Dilicom, il est tout à fait possible de s’y inscrire en tant qu’auteur indépendant. Je ne l’ai pas fait, cela dit, je ne sais donc pas si la procédure est complexe, ou pas. J’ai eu les deux sons de cloche concernant la complexité du site. En tout cas, il semble assez peu esthétique, à première vue.

 

6/ « Livres papier » :

Il n’y a pas, là non plus, 36 possibilités : il faut se rendre visible. Et la moindre des choses quand on veut être visible, c’est votre livre soit disponible.

J’ai déjà évoqué Electre / Dilicom hier, il y a bien sûr aussi createspace, le service d’amazon dédié à la vente de livres papiers et tant d’autres encore (tels www.BOD.fr — « book on demand » —, par exemple, qui garanti l’accès au réseau Dilicom, notamment)…

Mais surtout, il y a les salons, espaces culturels et autres séances de dédicaces.

L’important, dans ces trois derniers cas de figure, c’est la présence des auteurs / vendeurs. C’est vous qui ferez (ou pas) pencher la balance. Ceux des auteurs pratiquant les ventes sur salon me l’ont bien dit : sans présence physique, les ventes sont molles, voire très faibles.

C’est notamment le défaut majeur du dépôt-vente chez un libraire, soit dit en passant. Ne vous attendez pas à des merveilles, à moins de tomber sur un libraire qui fera le forcing à votre place auprès de ses clients. Chouchoutez-le, celui-là !

D’une manière générale, sachez-le, les centres culturels Leclerc sont réputés plus ouverts vis-à-vis des auto-édités que les libraires. J’ai déjà vu de nombreux auteurs indépendants annoncer des séances de dédicace en centre culturel.

Bien sûr, il y a des libraires 100 % ouverts aux auto-édités !

Quand aux magasins Fnac, pour y être accepté sous format papier, il paraît que c’est « simple » (façon de parler) : il faut convaincre le responsable de rayon. Celui-ci inscrira alors votre livre dans son registre et hop, vogue la galère ! Mais si vous voulez avoir une chance, soignez votre présentation, celle de votre livre, de son packaging, votre discours, etc. En un mot, soyez « Pro » !

 

7/ La presse « papier », les SP, les interviews dans via les moyens de communication « traditionnelle » :

Je vais commencer par un petit conseil gratuit : « think local » / « pensez local ».

Bien sûr, ce ne sera pas vrai pour tout le monde. Bien sûr, on dit « nul n’est prophète en son pays ». Oui, bon, d’accord.

Mais sincèrement, malgré le poids qu’a pris internet dans notre vie, je il n’en reste pas moins vrai que la parole / l’avis d’une personne que l’on côtoie, que l’on croise « irl » (« in real life » / « dans la vraie vie ») compte souvent plus que celle d’une personne uniquement rencontrée sur le net.

Attention : il ne s’agit pas de dénoncer les relations « virtuelles » (qui, sans doute aussi souvent que dans la « vraie vie », peuvent devenir de « vraies » relations). Il s’agit de bien reconnaître que les mêmes arguments auront souvent plus de poids en face à face que par le téléphone ou internet.

D’où mon « think local », que l’on pourrait reformuler ainsi :

=> Commencez par vous faire connaître autour de vous !

Le journaliste qui habite dans votre rue (ok, il faut le trouver, celui-là ^^), le service communication de votre mairie, les responsables de la médiathèque locale / etc., auront moins de freins à accepter de soutenir un auteur « du cru » qu’un auteur inconnu vivant à l’autre bout de la France.

En ce qui me concerne, j’ai démarché la mairie de Rueil en juillet l’an passé et en décembre, ils m’ont contacté pour une interview. Elle est d’ailleurs parue sur le « Rueil Infos » de janvier 2015. Vous pouvez lire l’interview en question (et voir ma photo !) en page 35. Je compte renouveler l’expérience lors de la sortie de mon prochain roman (« Le Chant de l’Arbre-Mère »).

CITATION : Pour rappel : ce roman fait partie de la foire aux cadeaux de l’auto-édition. Dans ce cadre, vous pouvez présouscrire, gratuitement, et obtenir ainsi de recevoir le roman, épisode par épisode, directement dans votre boite mail !

Pour en savoir plus sur ce roman, vous pouvez soit en lire le premier épisode gratuitement sur Wattpad, soit consulter sa page booklaunch.io.

 

C’est un peu pareil pour les SP (services de presse) : vous pouvez choisir d’envoyer votre livre papier aux 10 chroniques littéraires les plus en vue de la presse papier. Ça vous coûtera des sous, youpi, mais ça ne débouchera probablement pas à moins de les connaître en personne. On en revient toujours là : oui, sans piston connaissances dans le milieu, vous n’aurez que peu de chances d’exister.

Et justement, vous avez un ami dans le monde de l’édition ! On en a déjà parlé hier, il s’agit de Livr’addict ! Oui, ils font aussi du SP en format papier et acceptent volontiers les indépendants. J’ai vraiment envie de tester ça. Le ferai-je sous format papier ? Peut-être, mais en nombre très limité, dans ce cas. Je ne suis pas du genre à me lancer à corps perdu dans une aventure incertaine ! 🙂

 

En dehors de Livr’addict, contactez des chroniqueurs plus en vue en même temps que votre popularité grandira (mais n’oubliez pas ceux qui vous ont soutenu au début, bande d’ingrats !). Autrement dit : envoyer des livres papier en SP, oui, mais seulement à coups sûrs ! Autrement dit, seulement si vous savez que la personne à qui vous l‘envoyez 1/ le lira et 2/ aura de bonnes chances d’aimer votre roman / recueil / etc.

Chaque livre que vous envoyez, c’est autant de CA en moins, n’oubliez pas ! Idem pour le coût du timbre. Alors, faites en sorte que cela ne compte pas pour du beurre !!! Vous n’avez pas les moyens d’arroser au petit bonheur.

Ou alors, faites-le par l’intermédiaire d’un attaché de presse. Ce dernier vous apportera son carnet d’adresses, ce qui permettra, normalement, de maximiser l’impact de cet abandon volontaire de chiffre d’affaires.

Nota : si vous-même êtes attaché de presse, c’est le moment : faites votre promo en commentaire de cet article ! J.

Par définition, un indépendant est libre d’utiliser les services de « qui il veut » pour l’aider à promouvoir son livre. Bien sûr, il ne faut pas oublier cette petite bête que sont les « coûts cachés », ceux-là mêmes qui pourraient vous empêcher de gagner un jour de l’argent même en vendant 500 livres. Recourir à trop « d’auxiliaires » pourrait grever trop sévèrement votre marge, alors faites attention, quand même. Idéalement, définissez un business plan !

 

8/ Travail croisé entre Illustrateur et auteur :

C’est le dernier point que j’aborderai. Il m’est venu en tête au tout dernier moment, mais c’est vrai que c’est une idée qui me trotte dans la tête depuis quelque temps. Je pense qu’auteurs et illustrateurs ont intérêt à travailler « main dans la main ». À ce titre, j’essaye d’établir des relations fructueuses avec les illustrateurs / illustratrices dont je croise la route.

Je suis donc actuellement en collaboration avec 2 illustrateurs (dont celui qui m’a fait les couvertures de mes « Chroniques d’une Humanité Augmentée » et de mon « Chant de l’Arbre-Mère », et en plein démarchage d’un troisième. J’aimerais sortir un artbook complet pour venir épauler un mien projet de fantasy, et cela semble en bonne voie de se concrétiser

Et au-delà de l’artbook, il y a encore tout un univers qui s’ouvre ! Qui a dit « roman graphique » ? Bon, si je vais dans cette direction là un jour, ce sera avec prudence, quand même.

Je pense, en tout cas, que le travail de l’illustrateur ne devrait pas se limiter à faire la couverture et puis au revoir. Je pense notamment aux séances de dédicaces : j’espère vivement parvenir à en faire un jour et, à ce moment, je ferai tout mon possible pour me faire accompagner par au moins 1 de mes illustrateurs ! Il semble que cela contribue nettement aux ventes, en tout cas. 🙂

 

Bon, sur ce, il se fait tard, je suis fatigué, et toussa.

 

Bref : en guise de conclusion, je dirais qu’il est évident que j’ai loupé pas mal de façons de faire la promotion de son livre. Alors, n’hésitez pas à signaler VOTRE façon de faire votre publicité, si le cœur vous en dit. J’ajouterai les idées les plus intéressantes dans l’article et j’essaierai de les tester !

 

Vous pouvez faire un peu d’auto-promo en commentaire de cet article, alors allez-y. 😉

 

En attendant de récolter vos avis, trucs et astuces, je vous souhaite de passer une bonne soirée !

Et, bien sûr, je vous remercie d’avoir lu (et partagé!) ces deux nouveaux articles de la Taverne Blévalienne ! 🙂

 

Promouvoir ses livres et les rendre visibles sur internet et ailleurs – partie 1/2

JOUR n° 1 : (vous y êtes)

1/ Promotion avant / pendant / après la publication

2/ Perma-gratuité

3/ De l’intérêt de créer un site internet

 

JOUR n° 2 :

1/ De l’intérêt d’une newsletter

2/ Les promos Facebook et Twitter

3/ Les mots-clés de vos ebooks vendus sur Amazon

4/ Variations sur un même thème : l’uniformité des campagnes de publicité est un tue-client.

5/ La multiplication des points de vente : bon plan, ou fausse bonne idée ?

6/ Un petit zoom sur le livre papier

7/ Zoom sur la « presse-papier », les SP (livres papiers), la communication « tradi ».

8/ Travail croisé entre illustrateur et auteur

Conclusion.

 

Il y a quelques jours, on m’a posé la question suivante :

« En effet, ce n’est pas facile de vendre beaucoup d’exemplaires… Penses-tu que c’est possible pour un indépendant de réussir un jour à vivre de son travail ? Et si oui, de quelle façon ? Avec quels outils et quelle stratégie ? »

À mon sens, il n’y a pas 36 façons de réussir à percer, dans le monde sans pitié de l’édition indépendante. Il y en a une dont l’efficacité n’est pas à démontrer : il s’agit de gagner en visibilité.

 

Oui, ok, mais comment faire ?

Bon, vu la place de mon unique ebook (« Chroniques d’une humanité augmentée ») dans les classements d’Amazon, je ne vais évidemment pas m’appuyer sur ma propre expérience de la chose (ou seulement de façon partielle), cela va sans dire.

Ce que je vais tenter d’expliquer s’appuie donc sur les infos marketing que j’ai glanées ici ou là. Une partie de ces infos provient de Nick Stephenson, une autre de David Gaughran (tous deux anglophones, donc  attention : ce n’est pas le même public !), le reste me vient de divers auteurs francophones (Alan Spade, Jacques Vandroux, Bruno Challard, Lise Journet, etc.).

 

1/ Dans un premier temps, nous étudierons différents axes de communication Avant / Pendant / Après la publication.

2/ Puis, nous parlerons de perma-gratuité.

3/ Enfin, nous étudierons la mise en place d’un site internet.

 

En synthèse, il y a — selon moi — plusieurs armes marketing à utiliser (en parallèle) :

 

1/ Une présence sur la toile AVANT publication / le jour J / après publication :

Avant :

  • Contactez des blogs littéraires en fonction de votre popularité :

Si c’est votre premier ebook, inutile de chercher à attirer l’œil du plus gros chroniqueur littéraire du coin, il ne vous entendra même pas hurler dans la masse des mails qu’il reçoit.

 

  • Zoom Booknode : il semble possible d’ajouter la date de sortie de votre livre sur booknode. Je testerai ça à la sortie de mon prochain roman.

 

  • Zoom Livr’addict : il est apparemment possible d’obtenir des chroniques « en grand nombre » en passant par Livre’addict. Je n’ai jamais testé cette option et ne peux vous en dire plus, mais ça fonctionne très bien pour les auto-édités, ça au moins c’est une certitude. Donc, contactez-les ! Mais attention : les chroniques seront publiées, qu’elles soient positives ou négatives (ce qui semble logique).

 

  • Zoom Babelio : jusqu’à preuve du contraire, ce site n’accepte pas les auteurs auto-édités.
  • [EDIT] Hé bien justement, preuve du contraire m’a été donnée, en commentaire de cet article ! Il semble possible d’être enregistrés sur Babélio sous format papier uniquement. Pour vous en convaincre, il suffit de rechercher les livres de Karine Carville sur Babélio.[/EDIT]

 

 

  • Zoom Iggybook :: il s’agit à la fois d’un blog / d’une page auteur, d’une plateforme de vente d’ebooks, etc.

 

 

  • Créez un événement FB :

Cet événement FB peut se coupler, à mon avis, avec l’utilisation du site woobox, qui permet de donner des cadeaux aux promoteurs les plus actifs d’une page FB. J’ai vu l’auteur indépendant India Drumond utiliser cet outil, sur son site internet (c’est un beau site, d’ailleurs, je trouve)

 

Le jour J :

  • Mettez un prix de lancement pas trop élevé (0,99€ ?) :

Laissez ce prix bas, par exemple, les 2 ou 3 premiers jours. En parallèle, contactez tous vos amis (enfin, quelques jours avant, laissez-leur le temps de se réveiller !) et demandez-leur d’acheter votre ebook le jour de sa sortie. Ou, si vous avez beaucoup d’amis et que vous êtes sûrs de leur fiabilité / obéissance / soumission, échelonnez leur « intervention » sur 2-3 jours.

 

Pourquoi échelonner ? Simple : Amazon semble privilégier les ventes « sur la durée » par rapport aux gros coups d’un jour. Donc, il vaut mieux 10 ventes par jour pendant 7 jours que 70 pendant une journée, a priori. Dans ce dernier cas, il semble que le livre redescend plus vite dans les classements, lorsque les ventes se tarissent. C’est à tester, bien sûr.

 

  • Là, je sens que ça pourrait faire polémique : pourrait-il être intéressant d’« acheter » des ventes lors des premiers jours suivants la publication ? ^^’ Autrement dit, envoyer un chèque cadeau à X lecteurs d’un groupe X ou Y de lecteur fiables et intéressés de façon à faire décoller les ventes les premiers jours, même si vous n’avez pas d’amis sur lesquels compter. Certains d’entre vous ont-ils déjà pratiqué ce type de « promo » ?
  • On pourrait rapprocher ce système d’une sorte de diffusion de type « office », mais appliquée à des ebooks d’auto-édités, vous ne trouvez pas ? Bien entendu, comme toujours, attention aux abus !

 

Après :

  • N’ayez pas peur de recontacter (gentiment !) certains de ceux de vos contacts FB qui ont déclaré « participer » à votre événement FB :

Cela aidera peut-être certains d’entre eux à se décider.

Attention : certains de vos contacts auront déclaré « participer » pour vous aider à rendre visible votre événement, pas pour acheter votre ebook. Même si ce n’est pas une aide directe au niveau des ventes, indirectement, ça peut toujours servir, donc n’oubliez pas de les remercier chaleureusement ! Qui sait, ça les décidera peut-être à acheter votre bébé, finalement ?

 

2/ La perma-gratuité ou « gratuité permanente » :

C’est l’idée selon laquelle mettre un de vos titres (le meilleur de vos titres, selon Nick Stephenson) en accès gratuit sur Amazon en fait un « aspirateur à lecteurs ». Aspirant tous les lecteurs potentiels désireux de vous découvrir, il montera peu à peu en classement (si vous communiquez bien sur ce titre ! D’où l’intérêt que ce soit votre meilleur ouvrage). Et plus il sera haut en classement, plus il sera téléchargé, donc plus il attirera de nouveaux clients.

À l’intérieur de cet ebook, en gros, gras, visible (joliment visible, ne soyez pas des brutes !) et surtout, au tout début de votre ebook, mettez un lien qui mènera ceux qui vous lisent directement vers la page d’abonnement à votre newsletter. Vous savez, celle où vous listez les avantages qu’il y a à s’abonner chez vous ! (plus d’infos sur ce point par la suite). Votre but est, là encore, d’aspirer les lecteurs vers votre newsletter ! Nous verrons pourquoi, par la suite.

Flash info « répétition » : remettez le même message en fin d’ebook, avec les mêmes liens ! Il ne faudrait pas que les lecteurs qui ont lu jusqu’au bout (donc qui ont aimé votre livre) puissent oublier l’existence de votre newsletter !

Flash info « perma-gratuité » : Comment rendre perma-gratuit un ebook sur Amazon ? Simple. Vendez-le sur une plateforme permettant la gratuité (Google Play en fait partie, je crois), puis mettez-le en vente via KPD (pas KDP select, par contre !) et informez l’équipe KDP de la disponibilité à titre gratuit de votre œuvre sur telle ou telle plateforme. La loi sur le prix unique des livres fera qu’ils s’aligneront sur le prix de vente de l’autre plateforme, donc votre book deviendra gratuit de façon permanente.

 

3/ Mettez en place un site internet :

Pour cela, vous avez plusieurs plateformes accessibles. Certains sont sur blogger, d’autres sur jimdo, d’autres sur wordpress (c’est mon cas).

Si vous ignorez quoi mettre en avant dans un site internet, n’hésitez pas à feuilleter ceci :

http://insights.bookbub.com/things-all-author-websites-need-to-have/

Sinon, allez voir à quoi ressemblent des sites tels que celui de :

India Drummond

David Gaughran

Nick Stephenson

WordPress peut vous apporter de bonnes solutions, mais privilégiez alors les thèmes wordpress « responsive », qui s’adaptent automatiquement à tous types d’écrans (PC, tablettes, smartphones, …).

Payez-vous un hébergement, aussi, de façon à pouvoir utiliser les plugins wordpress, plutôt que d’être limité (comme sur mon site actuel) par les (très) faibles possibilités offertes par la plateforme gratuite wordpress.fr.

Quel doit être le but de ce site ?

=> Il doit vous servir d’aspirateurs à abonnés pour votre newsletter en premier lieu, et informer vos lecteurs sur 1/ vos livres (ce qu’ils sont, où les acheter), et 2/ comment vous contacter / vous voir (vos prochaines séances éventuelles de dédicaces : il paraît que le logiciel dedee permet de dédicacer des ebooks 🙂

Une fois votre site créé, visitez les sites d’autres auteurs et commentez (utilement !) leurs articles. Vous augmenterez ainsi la visibilité de votre propre site. N’hésitez pas à signaler les meilleurs articles croisés sur le web dans votre propre blog, peut-être les gens d’en face finiront-ils par vous le rendre.

 

Bon, je vais m’arrêter là pour ce soir, mon quota de mots étant atteint (de 1 000 à 1 500 mots par article). Nous avons tous une vie après l’ordi, vous pouvez désormais en retrouver le cours ! 🙂

Bonne journée et à demain, si vous le voulez bien.

Pour rappel, demain, nous aborderons donc :

1/ L’intérêt d’une newsletter

2/ Les promos Facebook et Twitter

3/ Les mots-clés de vos ebooks vendus sur Amazon

4/ Variations sur un même thème : l’uniformité des campagnes de publicité est un tue-client.

5/ La multiplication des points de vente : bon plan, ou fausse bonne idée ?

6/ Un petit zoom sur le livre papier

7/ Zoom sur la « presse-papier », les SP (livres papiers), la communication « tradi ».

Cela fait beaucoup de sujets. Nous les survolerons donc un peu, mais pour se poser les bonnes questions, en tant qu’auteur, encore faut-il connaître un minimum de réponses, parfois ! ^^’

Calcul de la rentabilité d’un livre (papier ou ebook) pour un auteur indépendant…

[EDIT du 26/05/2015

FLASH INFO: j’ai un appartement à vendre (sisi) sur Rueil. Pour mieux le vendre, j’ai écrit une nouvelle d’anticipation centré autour de mon appartement. Vous pouvez lire le texte en cliquant sur son titre: « Un passé plein d’avenir« . Bonne lecture ! Et si vous connaissez quelqu’un qui cherche à acquérir un appartement de 88m² sur Rueil, n’hésitez pas, partagez l’info ! 🙂

Merci. A vous les studios!

/EDIT]

 

JOUR 3 : « Quid de la rentabilité d’un livre (papier et ebook) pour un auteur indé »

 

Nous avons vu avant-hier que même si Amazon vous verse 70% (maximum), Google Play 50%, votre porte-monnaie n’en verra jamais la couleur. Nous avons essayé de comprendre pourquoi.

Puis, hier, nous avons examiné à la loupe les différents types de coûts impliqués dans la création / l’impression / la diffusion de vos livres (papiers ou ebooks).

Aujourd’hui, nous allons aborder le sujet du calcul de la rentabilité, pour un auteur indépendant, de la vente d’un livre papier.

Nous étudierons pour cela quelques exemples précis.

 

Donc, attachez vos ceintures, c’est parti pour les cas pratiques !

 

Imaginez un livre papier vendu 15 €. Vous voulez vendre plus cher ? Si vous n’êtes pas connus, désolé de vous le dire, mais il vous sera difficile de vendre plus cher. Je le sais bien. On m’a dit récemment (avec la meilleure volonté du monde de ne pas être blessant que je n’étais pas un « vrai auteur » et que donc, demander 20€ pour un de mes livres (de 400 pages), c’était un peu… osé… Soit. Vous n’avez pas l’appui / l’accréditation d’une maison d’édition, donc faites vous une raison… Mais après tout, rien ne vous empêche d’essayer : votre roman est peut-être pile dans le genre qui fonctionne en ce moment et vous êtes peut-être un vendeur né ?

Bref. Donc, sur ce livre de 15€

1/ Un tradi touchera 1,5 €, à déclarer comme droits d’auteur auprès des organismes concernés.

Nota / rappel : sur la base de ces 1,5€, l’auteur tradi devra alors verser des charges sociales à l’AGESSA (10% s’il n’est pas affilié, 20% s’il est affilié) et 8% au RAAP (taux en passe de devenir une réalité, cf cet article) au titre de la cotisation retraite complémentaire.

2/ Combien touchera donc un indé ?

Faisons le calcul avec une rapide estimation des divers coûts étudiés hier.

Paramètres :

Un roman de 500 000 signes, espaces comprises.

Vendu de la main à la main.

250 exemplaires imprimés.

Je prends 250 exemplaires pour faire rond, mais c’est déjà un volume « important » pour un inconnu. Enfin, il me semble. En tout cas, ça représente un sacré investissement financier, comme on va le voir ensemble, à présent :

Nota : j’ai relu mes chiffres plein de fois, mais on ne sait jamais. Il se peut qu’une ou deux coquilles trainent quelque part.

 

[EDIT du 24/05:

ATTENTION / A NOTER: deux des lecteurs de cet article m’ont fort justement fait remarquer que, dans le cas du choix du statut « auto-entrepreneur », je ne proposais que le taux réservé aux BNC. Ils évoquaient, à juste titre, que le taux des BIC était moins élevé (15% au lieu de 22,9%).

Du coup, je me dis même qu’opter pour un profil « vente de marchandises », outre l’avantage en terme de charges sociales, pourrait bien être fiscalement plus « dans les clous » qu’opter pour un profil « auto-entrepreneur / prestation de service ».

Après tout, je me demande s’il est réellement fiscalement accepté de déclarer en BNC professionnels (donc en tant que prestation de service) des ventes de livres papiers? J’ai comme un doute, là.

Depuis, j’ai creusé à nouveau la question et j’ai trouvé quelques sites qui semblent donner des infos intéressantes. Je vais ajouter les liens à mon article:

http://www.thebookedition.com/forum/demarches-auto-editeur-p-1524-40.html

http://portaildulivre.com/fiscautautoedit.htm

http://www.ebook-creation.fr/avis-client/auto-publication/auto-edition.html

Ce sont des sites que je compte consulter prochainement, avant de recontacter éventuellement l’urssaf pour plus de précisions.

Pour votre information, le code NAF de l’édition de livres (qui ouvre droit à déclaration au titre des BIC) est le suivant : 5811Z

En revanche, attention (l’info qui suit est tirée de cet article): « prendre ce statut d’auto-éditeur BIC entraîne l’assujettissement à la taxe CFE qui est indexée sur la valeur locative de votre lieu de travail (cela peut-être votre lieu d’habitation dans le cadre d’un auteur)
C’est la commune qui décide de son montant. Vous pouvez vous renseigner sur le montant de cette taxe aux impôts ou dans votre mairie. »

En revanche, les charges sociales sont proches de celles de la déclaration en BNC non professionnels, c’est à dire 13,3% en 2015,

D’un autre côté, vous avez le code APE / NAF 9003B «autres activités artistiques».

Ce statut permet la déclaration de vos gains d’auteur en BNC professionnels et vous exonère de cette même taxe CFE (même si le fisc n’est pas toujours au courant, apparemment), mais au prix de charges sociales plus élevées (22,9% en 2015).

FIN DE L’EDIT DU 24/05]

 

 

Exemple 1.1 :

Je vous mets d’abord le tableau, vous aurez les explications complètes juste après, promis. 🙂

Cliquez dessus, ce sera plus lisible.

exemple 1.1 de vente de livre - Données utilisateur

exemple 1.1 de vente de livre - Synthèse

 

  • CA TTC : 250*15 € = 3 750 € (woaw ! les yeux emplis d’étoiles !!!! Je vais être riche !)
  • TVA : 0 % vu qu’il s’agit d’une vente de la main à la main. Coool !
  • Impression : 5 € par exemplaire (dont 1€ de frais de port), soit 1 250 €. Ha oui, ouch, ça fait mal, là.
  • Charges sociales : 22,9 % du CA HT (càd TTC, vu qu’il n’y a pas de TVA), soit 858,75 €. Ha oui quand même, re-ouch.

Pourquoi 22,9 % ? Parce que vous êtes auto-entrepreneur, tout simplement. On parle de vente de livres papiers vendus par vous-même, là !

Bilan : il vous reste 1 641,25 €, soit 43.77 % de marge d’exploitation.

C’est-à-dire : 6,565 € par livre.

C’est confortable, hein ? Mais ça, ce n’est que votre marge d’exploitation, qui n’intègre pas encore le remboursement des coûts fixes et cachés.

 

  • Couverture : 150 €, car réalisée par Kouvertures.com : bon, ça passe.
  • Bon, on va dire que vous n’avez pas fait traduire, que vous avez acheté antidote il y a longtemps et que vous vous êtes débrouillés, pour la mise en page… Vous voyez que je suis sympa !
  • Correction : 500 €. Aye, ça pique.

Question on ne peut vraiment pas s’en passer ?

Ma réponse : c’est vous l’auteur, c’est vous qui voyez. Mais ne venez pas vous plaindre si vous perdez des ventes à cause d’un roman mal ficelé. D’un autre côté, le constat général est que le lecteur, pour peu qu’il n’ait pas à affronter un mur de fôtes d’ortaugrafes, se focalisera avant tout sur le style / l’intrigue, et seulement après se penchera sur la qualité de l’orthographe.

Mais : un correcteur ne s’occuper pas forcément que de l’orthographe. Il vous aide aussi à améliorer vos tournures de phrases et peut détecter des incohérences dans votre trame.

=> TOTAL des coûts fixes : 650 €

Là, il y a deux façons de calculer votre rentabilité.

1/ Le « point mort » :

Déterminer le nombre de livres à vendre pour rembourser vos frais fixes. On appelle ça le « point mort » : celui où vos ventes vous permette d’absorber vos coûts fixes, mais pas encore de dégager un bénéfice. Tous les livres que vous vendrez, ensuite, ce sera du pur bonus : 100 % dans votre poche !

Ici : 650 € (total des coûts fixes) / 6,565 € (marge d’exploitation par livre) = 100 livres. (car arrondi au niveau supérieur)

Vous devrez donc vendre 100 livres avant de commencer à pouvoir dégager un bénéfice.

2/ La vision « comptable » :

Bilan : il vous reste 1 641,25 € — 650 € = 991,25 €, soit 26,43 % de marge après coûts fixes. Ou encore : 3,965 € par livre.

C’est déjà moins, mais ça reste raisonnable, hein ? Mais là, c’est en supposant que vous vendez l’intégralité de vos 250 livres, et ce n’est pas gagné. Qui plus est, vous les avez vendus par vous-même, sans aller dans des salons / séances de dédicaces / via une librairie et donc sans frais de diffusion / déplacements / envois et sans occasionner le moindre frais de promotions.

Autrement dit :

1/ Vous avez beaucoup d’amis

2/ Vous êtes un commercial de génie et vous pourriez gagner 10 fois mieux votre vie dans d’autres secteurs, non ?

Exemple 1.2 :

Tiens, petite supposition : vous avez fait payer 2,50 € de frais d’envois par livre, récoltant ainsi 17,50 € et non pas 15,00 €. Corrections (en supposant que vous ne faites que de la vente par correspondance) :

  • Charges sociales : 22.9 % du CA HT, soit 17.50 €*250*22,9 % = 1 001.88 € au lieu de : 858.75 €

Pouf, vous avez perdu 143 € qui vont aller directement dans la poche de l’Urssaf ! J

Elle n’est pas belle, la vie ?

Regardez le tableau ci-dessous : il vous faudra vendre 9 livres de plus pour arriver à l’équilibre si vous facturez les frais de port.

exemple 1.2 de vente de livre - Synthèse

Exemple 1.3 :

Mais si vous ne facturez pas les frais de port de 250 livres au client, repouf, c’est cette fois-ci, au maximum, 2,50 € * 250 € = 625 € que vous avez perdu, sans pour autant alléger vos charges sociales, qui restent à 858.75 €.

Regardez encore une fois le tableau général (légèrement amélioré) et le tableau de synthèse : pour résumer, en vendant 250 livres, vous gagnez 1,47 € par livre vendu.

Alors rassurez-vous : si vous vendez 195 livres, vous serez à l’équilibre ! Haut les cœurs !

exemple 1.3 de vente de livre - Données utilisateur exemple 1.3 de vente de livre - Synthèse

 

Exemple 2.1 :

Maintenant, mettons que vous voulez faire du dépôt-vente via un libraire.

Tching ! (bruit du tiroir-caisse)

  • « Merci monsieur, ça fera entre 20 % et 50 % de votre CA ».

Euh, attendez, combien ?

Par contre, changement de méthode. C’est désormais le libraire qui touche le CA et vous lui facturez une commission (en tout cas, il est possible de procéder ainsi, ce qui a le mérite de diminuer la base de calcul des charges sociales et impôts)

Je ressors ma calculette en incluant la ligne suivante :

  • Commission du libraire : 30 % par exemplaire :

PS : C’est un taux « moyen » : ça peut monter plus haut ! n’oubliez pas que si votre libraire n’est pas motivé, il ne vendra pas forcément votre livre. Il en a tellement d’autres à écouler.

30 % * 3 750 * (1-5,5 % de TVA) = 1 063,13 € (aye !)

  • Donc, par définition, vous empochez les 70% restants, à savoir :

70 % * 3 750 * (1-5,5 % de TVA) = 2 480,63 € (aye !)

Charges sociales : 22,9% * 2 480,63€ = 568,06 €.

Nouvelle marge d’exploitation :

2 480.63 € – 568.06 € – 1 250 € = 662.56 €, soit un taux de marge de 18,70 %.

Déduisons les frais fixes et nous arrivons à : 662,56 € – 650 € = +12,56 €, soit une marge de 0.35% (miam).

Oui, vous avez bien lu. Nous restons côté « bénéfice », mais nous avons bien failli trébucher sur la case « maléfice ». Sympa, non ?

 

Maintenant, ajoutez à tout cela les coûts cachés (cf définition d’un coût caché ici) :

  • Les frais de déplacements et/ou d’envoi des livres, pour peu que le libraire ne soit pas à côté de chez vous, ou qu’il s’agisse d’une vente sur un salon dans une autre région que la votre
  • Les frais de bouche et de logement en hôtel (chez l’habitant ?) si vous restez sur place plus d’une journée.

 

À ce stade, vous vous rendez compte que même en vendant vos 250 livres, vous aurez perdu pas mal d’argent. Prévoyez un second (voire un troisième) tirage, pour être sûr.

Re-miam.

exemple 2.1 de vente de livre - Données utilisateur exemple 2.1 de vente de livre - Synthèse

Ahhhh, l’auteur indé, ce sacré veinard qui garde tout le produit de ses ventes pour lui ! Haha. Ha.

Ha.

 

Exemple 3.1 : zoom ebook :

Avant de conclure, faisons un zoom ebook. Nous conserverons les éléments de l’exemple 2.1 à l’exception des frais d’impression et d’envoi, bien sûr : vous devrez vendre 275 ebooks pour parvenir à l’équilibre, soit pas tellement plus que de livres papier.

exemple 3.1 de vente de livre - Synthèse

Question : combien d’ebook vous faudra-t-il vendre pour parvenir à l’équilibre si, en plus du reste, vous avez payé 4 000 € de frais de traduction ?

Réponse en image : 1 964 ebooks. Simple, non ? Et ça, c’est sans faire de promotions ni rien.

exemple 3.2 de vente de livre - Synthèse

En synthèse, le problème est double :

1/ Sur les petits tirages / petites ventes (que pratiquent la majorité des petits auteurs autopubliés), vos frais fixes écrasent tellement vos marges qu’elles peuvent facilement devenir rouge sang et rester de cette couleur très longtemps.

2/ Si vous voulez être diffusé à grande échelle (ha bon, parce que les libraires attendent votre livre avec tellement d’impatience ? Tant mieux pour vous, mais attention à vos marges : ayez foi en vous et compensez par un plus gros volume de tirage), vous devrez abandonner une bonne partie de votre CA au profit desdits libraires, au risque, là encore, de noyer vos marges dans un bain de sang. Surtout si l’envoi aux libraires vous coûte des sous (attention : coûts cachés).

Ou alors, vous pouvez tenter le coût de la traduction pour vous exporter en Allemagne, aux US, etc. Mais préparez-vous à y passer beaucoup de temps (et à payer une correctrice derrière) ou à dépenser une grosse somme d’argent (et à payer quand même une correctrice derrière).

 

Flash info : les libraires ont des coûts fixes très importants à éponger, c’est pourquoi ils ont besoin d’une telle marge pour dégager un réel bénéfice en fin de mois : frais de stockage des livres, loyer, salaires, électricité, assurance, etc.

D’une manière générale, pour tous les acteurs de la chaîne de livre, la survie passe par le volume. La différence entre un éditeur et vous, c’est que l’éditeur / le libraire / etc. ne vend pas que vos livres. Il a donc accès à de plus gros volume de ventes que s’il ne comptait que sur vos livres (normalement) et peut donc plus facilement que vous accepter d’avoir une faible marge sur chaque livre écoulé.

 

Je vous sens dubitatifs. C’est pourquoi, pour vous aider à vérifier tout cela par vous-même, j’ai constitué un petit fichier Excel qui permet de tripatouiller des données chiffrées et de vérifier l’impact des différents types de coûts sur la rentabilité de votre livre papier et / ou ebook.

Il est disponible au téléchargement en cliquant ICI.

C’est à l’aide de ce fichier que j’ai constitué les exemples de cet article. Vous verrez : j’ai « protégé » les cellules avec les calculs, et du coup les seules données que vous pouvez modifier sont celles sur fond vert pâle.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des soucis d’utilisation (mais c’est relativement basique, comme fichier) : pascal. bleval (at) gmail . com

 

Conclusion :

Il me semble, mais je peux me tromper, que le marché français (voire francophone parce qu’apparemment c’est pareil au Québec, en tout cas) n’est pas encore tout à fait prêt à plonger dans le « tout ebook ». Le papier reste le format « sacré » aux yeux des français, pour le meilleur et pour le pire.

Le problème, c’est qu’un auteur indépendant désireux de vendre des livres papiers se retrouve confronté à :

1/ Des formalités administratives supplémentaires : acquisition forcée d’un statut type auto-entrepreneur.

2/ Des charges sociales supérieures : plus d’abattement de 34% sur vos recettes (contrairement au BNC non professionnel) et un taux de charges sociales qui grimpe à 22,9% (mais un taux d’IS qui baisse à 2,2%).

Qui plus est, ces charges sociales sont basées sur du CA, donc avant déduction de vos frais. Non, vous n’avez pas le droit de déduire vos frais pour déterminer votre assiette de cotisation / d’imposition.

On peut donc se retrouver à vendre à perte pour peu que vos coûts variables dépasse les 77.1% de votre CA HT. Dans ce cas, arrêtez tout de suite les frais et montez vos prix de vente. Sinon, comment espérer éponger vos coûts fixes et coûts cachés quand, dès les coûts variables, vous êtes dans le rouge ???

Rappel : cela représente les frais d’impression et de diffusion de vos livres (commissions libraire / centre culturel, par exemple).

 

Existerait-il une éventuelle solution palliative ?

Il pourrait donc être intéressant de trouver une solution pour déflaquer les frais variables du montant de l’assiette imposable. Il semble possible d’utiliser pour cela le support d’une association loi 1901, même si c’est à prendre avec de très grosses pincettes fiscales (et donc à faire valider !).

Imaginons :

1/ Vous passez un ordre d’impression de votre livre papier à une association. Celle-ci joue alors les intermédiaires vis-à-vis de l’imprimeur et elle indique votre adresse comme point de livraison.

2/ Vous avancez les frais d’impression à l’association. Celle-ci y ajoute 2% ou 3% de frais pour couvrir les frais liés aux formalités administratives qu’elle vient d’accomplir pour vous.

3/ De votre côté, vous vendez ensuite les livres au profit exclusif de l’association qui, par contrat, vous reverse X % du CA HT que vous lui ainsi permis de récolter. Disons 20% (mais ce n’est qu’un exemple !).

Le résultat, c’est que vous ne serez taxés que sur ces 20%.

En supposant que l’association ne s’enregistre pas en tant que maison d’édition (mais en tant que, par exemple, association de promotion de la culture au sens large, tous domaines confondus), lesdits 20% ne seraient à mon avis pas des droits d’auteur, mais plutôt des BNC non professionnels.

Après tout, quand vous vendez un livre via http://www.bod.fr, vous déclarez cela en BNC, non? Et vous pouvez toujours espérer que l’AGESSA reconnaisse ce type de revenus… Mais est-ce un problème, au fond? J’ignore la réponse à cette question, en ce qui me concerne.

Avoir d’ores et déjà le statut d’auto-entrepreneur ne vous empêcherait pas de profiter de ce type de système, cela dit. Surtout qu’on a bien vu que les charges sociales sont plus onéreuses en tant qu’auto-entrepreneur qu’en tant que particulier / BNC non professionnels.

4/ Par ailleurs, à mesure que vous vendez les livres imprimés via l’association, celle-ci vous rembourse les frais d’impression, que vous n’avez fait qu’avancer à l’origine.

Bien sûr, cela implique d’avoir « fait ses devoirs » en premier lieu, c’est à dire d’avoir déterminé si, oui ou non, votre livre était rentable et si oui, à partir de combien de livres imprimés / vendus.

 

Conclusion de cette idée de « moindre taxation » :

Si vous vendez tous vos livres, voilà ce que vous obtiendrez au final :

  • Vous n’avez payé des impôts / charges sociales que sur une base restreinte (càd : les 20% de commissions qui vous sont reversés. Attention, ce n’est qu’un exemple ! Et ça reste environ deux fois plus qu’un auteur tradi)
  • Vous avez été remboursé de vos frais d’impression (sans être taxé dessus).

Je me demande si un tel système fonctionnerait et serait jugé fiscalement acceptable… Et si

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

En attendant d’avoir votre avis sur cette épineuse question (mais qui pourrait épargner quelques piécettes à pas mal d’auteurs indépendants), je vous dis « bonne soirée à toutes et à tous et à une prochaine fois ! »

 

SOMMAIRE des différents articles sur le sujet « rentabilité du livre » :

Jour 1 : comparons ce qui est comparable. Amazon vous verse 70% au maximum, mais votre porte-monnaie n’en verra jamais la couleur. Pour en savoir plus

Jour 2 : Quels sont les différents type de coûts qui entre dans la détermination de la rentabilité de votre pris ? Pour en savoir plus

Jour 3 : Quid de la rentabilité (et des formalités administratives) d’un livre (papier et ebook) pour un auteur indé ? Pour en savoir plus : (vous venez de le lire)