Si un roman est un arbre… Une nouvelle est-elle un buisson, et une micro-nouvelle une fleur ?

Ce matin, une analogie a éclos dans mon cerveau pourtant mal réveillé : « un roman est un arbre ».

Outre qu’il convient de les faire grandir, l’un comme l’autre, la ressemblance me semble aller plus loin.

Car que sont les racines d’un roman sinon le travail de recherche, de documentation et de réflexion effectué en amont de l’écriture ? Idem pour la préparation du synopsis.

Le tronc, ma foi, ce pourrait être le type de détails qui semblent insignifiant, mais qui donnent de la force au récit : je parle de ces « à-côtés », des éléments qui constituent le décor, qui donnent un passé à votre Univers ainsi qu’à vos personnages. Qui font que toute une société s’active autour de votre intrigue. Qui font que ça sonne « vrai », « crédible ».

Il y a alors de la vie dans ce texte, pas seulement une ligne directrice, pas un simple décor de cinéma en carton-pâte.

Passons aux branches, à présent. Il y en a certainement une plus grosse que les autres, mieux exposée à la lumière du soleil (l’œil du lecteur !). Nous parlons ici de l’intrigue principale.

Et puis il y a les autres branches, plus minces, plus courtes, mais très importantes à leur façon : les intrigues secondaires.

Car un arbre avec une seule branche pointée vers le ciel ne fait pas illusion bien longtemps. Il lui faut un entrelacs de branchages pour faire vrai. Pour être crédible, là encore.

Qu’en est-il des feuilles, me direz-vous ? Ce sont, là encore, ces petites choses qui peuplent vos intrigues et les font vivre : les réactions des personnages concernés par ce qu’il se passe, les changements que le déroulement ou la conclusion d’une intrigue apportent à votre Univers…

Voilà, vous l’avez, votre arbre ! Bien sûr, vous pouvez ajouter davantage de détails à votre convenance : nids d’oiseaux dans les branches, réserve de noisettes pour l’écureuil dans le tronc, un pic-vert toquant contre l’écorce, et tant d’autres choses encore.

Ah oui, et pourquoi pas une petite brise qui agite le feuillage ? Ou bien une tempête, un ouragan ?

Mais si les romans sont des arbres, que sont les nouvelles ? Des buissons ?

C’est volontairement que je ne prends pas l’image d’un Bonzaï, car selon moi, au même titre qu’un buisson n’est pas un arbre miniature, une nouvelle n’est pas un roman « raccourci ».

Ce format doit former un tout cohérent, avec :

–          Une chute à part entière.

–          Une intrigue plus courte, mais développée à son maximum et non pas tronquée pour tenir dans un nombre réduit de pages.

–          Des personnages sans doute moins fouillés que dans un roman, moins développés au fil du récit, mais crédibles tout de même. Avec un passé, si possible. Un tant soit peu de relief.

–          Mais surtout, pas (le moins possible, en tout cas) d’intrigues secondaires.

De ce point de vue, le buisson n’est pas forcément l’image idéale. Ou alors, ce serait un buisson taillé comme dans les jardins « à la française ».

Quant à la micronouvelle, je lui donnerais volontiers l’image d’une fleur. Que l’on parle d’un pissenlit ou d’une rose n’est pas ici le point important. Une fleur, ce n’est là encore pas un buisson modèle réduit ou un minibonzaï. Une fleur, c’est une structure unique formant un tout cohérent, qui se suffit à elle-même.

Voilà, je viens de vous livrer le fruit de mes réflexions du matin. Je me sens un peu bizarre. Mis à nu. Et je n’ai pas l’habitude. ^^

Et vous, quelles images vous viennent en tête lorsque vous pensez à un roman ? À une nouvelle ?